Par les temps qui courent, notre attention est tournée vers les séries de la Coupe Stanley. Pendant ce temps, quelques équipes, qui n’ont pas eu la chance de s’y tailler une place, regardent leurs options pour s’améliorer en vue de la prochaine saison.
Parmi celles-là, des congédiements en fin d’année forcent une reconstruction importante au sein du personnel. Ça touche souvent les entraîneurs, qui sont souvent les premiers à payer la note après une saison où les résultats furent inférieurs aux attentes placées par les propriétaires et les amateurs des équipes de bas de classement.
Chez le Canadien, malgré une saison difficile, Marc Bergevin a décidé d’épauler et d’appuyer Michel Therrien pour une autre saison. Plusieurs s’attendent à ce que les premières semaines de la saison 2016-2017 soient déterminantes pour Therrien.
Ailleurs, entre autres à Ottawa, Guy Boucher vient d’obtenir la chance de revenir dans la LNH, après en avoir été écarté pendant trois ans. Bob Hartley doit laisser sa place, parce que limogé à Calgary, et Bruce Boudreau, congédié en raison de la grande déception causée par l’élimination des Ducks, n’a toujours pas de remplaçant, alors que lui-même s’est déjà trouvé un nouvel emploi avec le Wild du Minnesota.
Donc, les Flames et les Ducks sont toujours à la recherche d’un entraîneur-chef. Les Kings de Los Angeles, un cas un peu différent, pourrait devoir se chercher un entraîneur si le vieux Darryl Sutter ne se laisse pas convaincre de diriger l’équipe pour une autre saison.
Accéder à l’un des 30 postes d’entraîneur les plus prestigieux sur la planète hockey n’est plus une mince affaire ; c’est une longue marche pavée d’imprévus et de déceptions.
Parmi les 30 meilleures chaises disponibles, 19 sont actuellement occupées par des entraîneurs d’expérience dans la Ligue nationale, des entraîneurs, qui avant d’occuper ce poste, ont eu d’autres fonctions semblables dans la LNH. Des équipes ont comblé leur poste d’entraîneur-chef en choisissant dans leur club-école. À Detroit, Jeff Blashill, à Pittsburgh, Mike Sullivan, à Philadelphie, Dave Hakstol, en Caroline, Bill Peters et Jon Cooper à Tampa Bay.
L’Avalanche du Colorado a confié la direction de ses joueurs à un entraîneur qui arrivait des rangs amateurs directement, soit Patrick Roy. Il est difficile d’établir une tendance nette, à part peut-être celle où pour obtenir un tel poste, vous devez avoir au préalable au moins une expérience positive en tant entraîneur-chef dans le circuit. Chez les Red Wings de Detroit, la seule équipe à se démarquer, il semble exister une philosophie où ils regarderont d’abord dans leur club-école et choisiront en premier un entraîneur qu’ils ont développé eux-mêmes avant de regarder ailleurs.
Le plafond salarial dans la LNH force les entraîneurs à travailler en fonction de l’échelle salariale de leur propre équipe, soit la nature des contrats des joueurs qu’ils ont sous la main. Ce qui expliquerait probablement qu’une grande majorité des directeurs généraux vont chercher d’abord des entraîneurs expérimentés pour combler ce poste. Chez les entraîneurs, malgré le fait qu’ils puissent être étoilés dans la LHJMQ ou les ligues juniors canadiennes, composer avec les réalités contractuelles ne fait pas partie du quotidien des coachs.
Qui tu connais…
Les trois candidats susceptibles d’avoir un emploi chez les équipes devant encore combler le poste d’entraîneur-chef, soit Marc Crawford, Bob Hartley et Paul MacLean, possèdent déjà une très longue expérience à diriger des patineurs de la LNH. Nous pouvons déjà établir quelques relations directes, notamment à Calgary entre Marc Crawford, candidat postulant, et Brian Burke, président de l’équipe, qui ont travaillé ensemble à Vancouver.
Peu d’organisations semblent enclines à sortir des sentiers battus, les risques étant peut-être trop élevés. Jon Cooper fut l’un des derniers entraîneurs de club-école à graduer avec la première équipe, dans la même organisation, et à connaître du succès. Actuellement, dans la Ligue américaine, quelques noms résonnent : Travis Green, avec le club-école de Vancouver, Sheldon Keefe, avec Toronto et Mike Stothers, dans le club-école des Kings, ont tous eu du succès cette année, à l’instar des Jon Cooper, Jeff Blashill et compagnie.
Mais visiblement, leur nom ne résonne pas très fort dans les conversations de coulisses. L’un d’eux sera-t-il vraiment considéré pour obtenir un poste?
Au Québec, les démarcheurs que furent Jacques Demers, Pat Burns et Michel Bergeron ont engendré quelques très bons héritiers que furent Alain Vigneault, Claude Julien et Michel Therrien. Qui sera le prochain Québécois à obtenir une chance? Dans le contexte actuel, les noms de Benoit Groulx, à Gatineau, Joël Bouchard, à Boisbriand, et Dominique Ducharme, l’ex-Moosehead, seraient des candidats logiques.
Mais pour accéder au plus haut niveau du coaching, leur longue marche ne semble pas terminée. La langue étant encore un obstacle, ces candidats devront également se faire connaître, attirer l’attention et tisser un réseau de contacts avec les hauts dirigeants de la Ligue avant de les intéresser.
Pour accéder à la LNH, à moins d’y avoir joué durant de longues saisons et d’avoir été une vedette, il faut faire ses classes dans la Ligue américaine, y avoir du succès et attendre qu’une organisation désire sortir des sentiers battus.
Dans le football et dans le soccer, les entraîneurs se font connaître en étant invités à participer à des camps d’orientation durant les saisons mortes. Une manière pour ces jeunes entraîneurs d’attirer l’attention des dirigeants, tout en perfectionnant leur approche. Il semble qu’au hockey, l’idée pourrait être excellente.
Que nos entraîneurs puissent pousser contre les portes qui semblent fermées et démontrer leurs compétences. Ça veut dire faire du bénévolat pour prouver notre valeur. Ce que Danny Maciocia a fait avec les Alouettes de Montréal avant de remporter une Coupe Grey avec les Eskimos d’Edmonton dans la Ligue canadienne de football.
Nos entraîneurs de hockey au Québec devront donc défricher de nouveaux chemins…