L’évacuation de juin 2023 continue d’intéresser les chercheurs. Cette fois-ci c’est une candidate au doctorat en philosophie de l’Université du Québec à Trois-Rivières, Valérie Lafond, qui se penche sur les perspectives des personnes qui ont été déplacées en raison de catastrophes naturelles comme les feux de forêt.
Le projet s’intéresse aux expériences de justice et d’injustice vécues par les personnes migrantes en contexte de crise climatique. Pour ce qui nous intéresse dans la région, on parle ici des feux de forêt. Mais le projet peut également traiter toutes les catastrophes naturelles qui peuvent survenir au Québec. « Il est certain que, dans le futur, les catastrophes naturelles vont s’intensifier avec la crise climatique. Cette nouvelle réalité va nous confronter à de plus en plus de feux de forêt, d’inondations et même les tornades », nous explique Mme Lafond. L’objectif est de recueillir des témoignages de personnes qui ont été évacuées à cause de ces évènements qui sont, elles, en relation directe avec les changements climatiques. « Nous voulons rencontrer des personnes qui ont connu une expérience d’évacuations causées par des catastrophes naturelles en lien avec les changements climatiques. »
Dans le cadre de cette étude, toutes personnes migrantes, soit toute personne qui a dû se déplacer, évacuées, de façon temporaire ou permanente de leur lieu de résidence sont éligibles. On parle aussi des gens qui ont quitté leurs résidences de façon préventive, elles sont éligibles à l’étude. Ce que l’étude veut révéler, ce sont les barrières ou les irritants et, de l’autre côté, les facilitateurs. Qu’est ce qui a aidé ? Qu’est ce qui a nui. Que peut-on améliorer dans le futur pour des déplacements qui sont causés par les changements climatiques ? « Ce que nous cherchons, c’est de savoir ce qui peut être amélioré dans les pratiques déjà en place en cas de catastrophes naturelles. » Un exemple, prenons une personne à mobilité réduite qui doit se déplacer dans le cadre d’une inondation. Est-ce que tout a été mis en œuvre pour qu’elle puisse évacuer en toute sécurité. L’étude veut également se pencher sur l’après. « Est-ce que les personnes qui ont été déplacées au retour à la maison ont reçu assez de support. On parle ici de soutien psychologique, ressources financières. Notre étude veut vraiment voir ce qui peut être amélioré et identifier des pistes de solutions avec les personnes qui ont vécu de tels évènements considérant que de tels évènements vont s’intensifier avec les changements climatiques. »
Malgré le fait que les diverses autorités font leurs propres constatations, l’étude de Mme Lafond veut pouvoir présenter un aperçu global de ce que les gens ont vécu.
Entrevue
Pour les gens qui seraient intéressés à participer, cette étude est de nature qualitative, ce qui veut dire qu’elle se fait plus par le biais d’entrevue avec les participants. « C’est un questionnaire sociodémographique avec un entretien qui se fait par visioconférence de 60 à 80 minutes selon ce que les personnes ont à raconter. Toutefois, considérant que l’entrevue est plus longue, les personnes interrogées recevront une compensation financière pour le questionnaire et l’entrevue. »
Autre étude
Il ne faut pas confondre cette étude avec celle menée par les HEC Montréal qui recueillait des données pour rendre le plus fiable possible les futures évacuations des municipalités en cas de catastrophes par le biais de simulation d’évacuation.
Pour plus d’informations ou pour participer à la recherche, vous êtes invités à communiquer avec Valérie Lafond, candidate au doctorat en éthique appliquée à l’Université du Québec à Trois-Rivières, à l’adresse suivante : valerie.lafond2@uqtr.ca