Détresse psychologique chez les hommes : la situation est stable dans le NDQ

Est-ce que les hommes vivent plus difficilement la pandémie ?

Selon ce sondage commandé en janvier par le Comité régional en santé et bienêtre de Montréal en partenariat avec le Regroupement provincial en santé et bienêtre des hommes (RPSBEH) et qui est paru dans plusieurs publications la semaine dernière, la détresse psychologique durant la pandémie est particulièrement élevée chez les jeunes de 18 à 34 ans, chez les célibataires, chez ceux dont le revenu annuel est inférieur à 35 000 $ par an et chez ceux qui ont une orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle.
Le sondage mené auprès de 2 700 hommes indique qu’un homme sur sept, soit près de 14 % d’entre eux, vit de la détresse psychologique en 2021. C’est près de deux fois plus (8 %) qu’il y a deux ans, avant le début de la pandémie.

Qu’en est-il dans le NDQ

Selon les intervenants que le journal a consultés, la situation n’est pas la même dans le Nord-du-Québec (NDQ). Bien qu’il n’y ait pas de chiffre documenté sur la détresse mentale en pandémie chez les hommes du NDQ, Louis Lalancette, directeur du Zéphir, une ressource alternative en santé mentale bien connue dans la région, n’a pas remarqué d’augmentation marquée. « Il y a toujours des besoins, mais je ne peux pas dire que nous ayons plus d’achalandage dû à la pandémie. Il y a eu une accalmie durant la période de janvier à mars. C’était plutôt tranquille et là, pouf! avec l’arrivée du printemps, toutes nos places sont utilisées. Est-ce dû à la pandémie? Personne ne peut vraiment le dire. »
Une chose est certaine, quand les experts parlent qu’il y a deux fois plus d’hommes en détresse mentale, ça, c’est la réalité de tous les instants selon M. Lalancette.

« Les hommes ont plus de difficultés à aller demander de l’aide. Le problème des problèmes, c’est qu’ils ne demandent pas d’aide. Les gens n’osent pas être faibles, être vulnérables. »
Quand M. Lalancette regarde le sondage, il est sans équivoque. Cette étude vient amplifier un problème qui existe déjà. Est-ce que les hommes vivent plus difficilement la pandémie ? « Sans doute, répond M. Lalancette, les hommes vivent plus difficilement la détresse psychologique en général, demandent moins d’aide et sont moins enclins à s’ouvrir. » Selon lui, la pandémie ne fait que grossir un problème qui est déjà présent dans la société. « Tout le monde se serait bien passé de cette pandémie, c’est certain, mais si elle a pour effet de mettre en avant les problèmes de santé mentale chez les hommes et que l’on puisse augmenter l’aide qui vient avec cette détresse, ben ça aura eu au moins ça de positif. »

CRSSSBJ

Le Centre régional de santé et de service sociaux de la Baie-James (CRSSSBJ) n’a pas annoncé si oui ou non les hommes vivent plus de détresse en ce moment. Toutefois on abonde dans le même sens que Le Zéphir. « Ce que nous disent les collègues de la direction des programmes sociaux, c’est que la manière des hommes de vivre les épreuves, leur difficulté à parler de leurs émotions ou à chercher de l’aide, les rendent plus vulnérables », mentionne Julie Pelletier, porte-parole du CRSSSBJ.

Les équipes doivent être prêtes à intervenir. « Nous devons apprendre et avoir les moyens permettant de donner l’aide au moment précis où ils le demandent car, souvent, ils sont rendus à bout de ressources à ce moment-là. »
De plus, les hommes acceptent peu de prendre du temps de travail pour un rendez-vous. Ils sont investis dans leurs responsabilités (travail-famille). De leur point de vue et en général, les réponses à leurs besoins émotifs ne doivent pas nuire à leurs obligations de travailleur, de père et de compagnon de vie, selon Mme Pelletier.

Souvent les hommes expriment leur détresse par des comportements externalisés (colère, consommation, violence). Ceci engendre plus de repli que de compassion. Ainsi l’appel à l’aide n’est pas toujours entendu.

Dans les circonstances, le réseau de santé et de services sociaux fait tout son possible pour adapter de la meilleure façon qui soit les services aux besoins des hommes en détresse et de bien répondre à ceux-ci.

Il est important de mentionner que les services sociaux sont accessibles simplement en téléphonant à un Centre de santé et en demandant l’accueil psychosocial. Pas besoin de référence d’un autre professionnel (comme un médecin, par exemple). Rappelons qu’Info-social au 811 est disponible pour tous, les soirs comme les fins de semaine. Enfin, il y a plusieurs lignes d’écoute et de plus en plus de sites où le clavardage est disponible. (http://www.crsssbaiejames.gouv.qc.ca/1270/Sante_mentale_et_suicide.crsssbaiejames).

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