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Pharmaciens en établissement : le Nord-du-Québec en sous-effectif selon A.P.E.S.

Le président de le président de l’A.P.E.S., François Paradis.

Il n’y a pas seulement que le manque d’infirmières et de médecins qui touche le monde de la santé dans le Nord-du-Québec (NDQ), il y a aussi un manque de pharmaciens d’établissement qui touche le CRSSSBJ, selon l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.).

Dans les résultats de la dernière enquête annuelle de l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (A.P.E.S.), la région enregistrait un taux de pénurie de pharmaciens d’établissement qui se chiffrait à 35 %.
« Nous sommes arrivés à un point où la pénurie nuit à la couverture de soins pharmaceutiques offerte aux patients hospitalisés, ambulatoires et hébergés en CHSLD. Or, dans un contexte de vieillissement de la population et d’explosion des problèmes de santé aigus et chroniques, un établissement de santé doit pouvoir compter sur un nombre suffisant de pharmaciens. En tant qu’experts des médicaments, ceux-ci doivent faire partie plus systématiquement des équipes de soins, dans une logique d’interdisciplinarité », a déclaré le président de l’A.P.E.S., François Paradis.

Au 1 avril 2020, 2 postes de pharmacien à temps complet étaient non comblés sur un total de 5 postes au Centre régional de santé et de services sociaux (CRSSS) de la Baie-James. Le CRSSS a d’ailleurs eu recours aux services de pharmaciens dépanneurs pendant 347 jours entre le 1 avril 2019 et le 31 mars 2020. L’A.P.E.S. réclame des actions rapides afin de résorber la situation et d’éviter des conséquences trop importantes sur les soins et services à la population.
Le CRSSSBJ n’est pas seul dans cette situation si on regarde ce qui se passe ailleurs à l’échelle du Québec : un poste de pharmacien d’établissement sur cinq, soit 19 %, était non comblé. L’enquête annuelle 2020 a révélé 286 postes disponibles et non comblés et l’utilisation de 5 503 jours de dépannage.

Situation presque réglée

Interrogée sur la situation, la présidente-directrice générale du CRSSSBJ, Nathalie Boisvert, a voulu mettre à jour les affirmations de l’A.P.E.S. Les données de l’association remontent à il y a presque un an. Depuis ce temps, la direction a travaillé très fort pour combler les deux postes vacants.
Mme Boisvert était d’ailleurs contente de nous confirmer qu’il ne restait seulement que 1,2 poste à combler sur les deux vacants au printemps dernier et que la situation était sur le point de se régulariser.
« Nous sommes en train de recruter présentement une personne pour combler les heures vacantes. »
Il y a aussi une certaine gymnastique administrative à accomplir pour être capable d’accommoder les gens qui veulent faire du temps partiel. « Nous n’avons aucun souci avec le temps partiel, mais il faut bien le dire, c’est un peu plus difficile d’arrimer le tout. Mais on y arrive. » Le reste des plages horaires qui ne peut être comblé par des pharmaciens résidents ici, le sont par du personnel de dépannage. C’est malheureusement chose courante, selon les chiffres de l’A.P.E.S. Le CRSSSBJ a dû avoir recours à des pharmaciens dépanneurs pendant 347 jours entre le 1 avril 2019 et le 31 mars 2020.

Cependant, Mme Boisvert a été claire et catégorique : « Il y a eu des moments plus difficiles au cours des dernières année, mais on a toujours comblé les heures avec soit des gens sur la liste de rappel soit de la main-d’œuvre indépendante. Il n’y a jamais eu de bris de service, pas de découverture. »

Sans oublier qu’il y a eu de gros ajustements au cours des derniers mois au Centre de santé qui ont eu des effets directs sur le personnel de la pharmacie. Bien sûr, il y a eu la COVID-19, mais Mme Boisvert nous fait remarquer que, quelques mois auparavant, les résidents du CHSLD qui cohabitaient au Centre de santé ont déménagé dans leurs nouveaux locaux. Ce qui a demandé beaucoup d’adaptation à son équipe.

La PDG était aussi fière de nous annoncer que le Centre de santé aura aussi, en 2022, une boursière du programme de maîtrise en pharmacothérapie avancée qui viendra compléter l’équipe. La finissante, native de la région, désire s’établir ici. Elle travaille déjà avec l’équipe dans le cadre de ses congés et sera donc fin prête et attendue les bras ouverts à la fin de ses études.
« La situation a déjà été fort préoccupante dans ce département, mais l’avenir est vraiment prometteur », lance Mme Boisvert.

Bas de vignette : François Paradis, président de l’A.P.E.S.
Crédit photo : Courtoisie

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