Steve Gadd n’a sans doute plus besoin de présentation. À l’âge de 71 ans, il demeure l’un des meilleurs batteurs de ce monde, tous styles confondus. Il en fait à nouveau la démonstration sur cet album enregistré en spectacle avec d’autres grandes pointures du jazz.
Rappelons que ce musicien de haut niveau a joué avec des artistes comme Eric Clapton, Paul Simon, Joe Cocker, Steely Dan, Chick Corea, Al Di Meola, Lee Ritenour et Groover Washington. Il a passé une grande partie de sa vie en studio, mais depuis quelques années, il passe bien du temps sur la route avec le Steve Gadd Band.
Cette formation compte dans ses rangs des musiciens prestigieux. On parle ici de Larry Goldings (claviers), Jimmy Johnson (basse), Walt Fowler (trompette) et Michael Landau (guitare). Précisons que Fowler s’est retrouvé dans le même studio que Frank Zappa, Roberta Flack, Stanley Clarke et The Doors.
La feuille de route de Landau est encore plus impressionnante. Il a entre autres collaboré à des albums de Joni Mitchell, Seal, Michael Jackson, James Taylor, Ray Charles, Steve Perry, Miles Davis et Pink Floyd. Impressionnant, non?
Habitués à jouer ensemble depuis quelques années, les membres de ce quintette nous proposent huit chansons de longue durée enregistrées lors d’un concert à Rochester. Tous jouent en parfaite symbiose, évitant de trop étirer la sauce lors d’un solo tricoté serré.
C’est franchement impressionnant à entendre. C’est un peu une leçon de cohésion que nous donnent ces musiciens qui semblent avoir énormément de plaisir à jouer ensemble.
On pourrait parler de jazz rock pour décrire leur musique qui a le mérite d’être très accessible, sans pour autant être commerciale.
On vous parle souvent de la qualité d’enregistrement dans cette chronique. Alors, sachez que cet album est une référence en la matière. C’est comme si le Steve Gadd Band jouait dans votre salon.
Fiche technique
Steve Gadd Band
Chansons: 8
Genre: jazz, rock
À télécharger: Cavaliero
22, A Million
BON IVER
Étoiles: *** et demie
Il se sera écoulé près de cinq ans depuis le dernier album de cette formation américaine dirigée par Justin Vernon, un artiste qui se remet d’une dépression attribuable au succès qu’il n’a pas su gérer comme il se doit. Ça arrive ces choses-là!
Malgré son état dépressif, Vernon multiplie les collaborations à gauche et à droite, notamment avec Peter Gabriel, Volcano Choir et James Blake, un artiste que nous avons vu sur scène mercredi soir, au Métropolis.
Sa voix claire et mystérieuse est en demande. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison si Bon Iver s’est vu décerner un Grammy Award en 2012 dans la catégorie Meilleur nouvel artiste.
Alors, il est bon ce troisième CD de Bon Iver. Très bon, pourvu qu’on prenne le temps de bien l’apprivoiser. La première écoute est assez déconcertante. À mi-parcours, on se demande si on va apprécier le virage que propose ce groupe de rock alternatif qui verse maintenant dans le numérique et le mystique.
Pour vous donner une idée de la démarche musicale, sachez que Bon Iver a créé une boîte électronique nommée Messina. Elle est sans doute à l’origine de tous ces sons et de toutes ces sonorités électros que l’on peut entendre du début à la fin de cet enchaînement de chansons douces qui ne sont pas sans nous rappeler l’univers de James Blake.
C’est tortueux par moments, mais aussi miraculeux. Justin Vernon a dû passer un temps fou en studio pour fignoler à l’extrême les dix chansons qui s’entremêlent parfaitement les unes aux autres. À écouter.
Notons en terminant que j’étais parmi les 18 000 spectateurs présents au spectacle d’Adele, la semaine dernière, au Centre Bell. C’était très impressionnant à voir et à entendre. Inoubliable.
Fiche technique
Bon Iver
Chansons: 10
Genre: alternatif, électro
À télécharger: 22