Le 7 octobre est paru «La chemise à rubans», un livre jeunesse trilingue écrit en français, en anglais ainsi qu’en cri syllabique. La Sentinelle s’est entretenue avec son auteur, Sylvain Rivard.
D’origine abénakise, M. Rivard s’intéresse depuis longtemps aux traditions autochtones. C’est lors de l’une de ses conférences dans une école qu’il a eu l’idée de concevoir ce genre de livre. «Je me suis rendu compte que les vêtements et les objets autochtones fascinaient les enfants. Ils me posaient des questions super intéressantes», explique-t-il. D’où le projet d’une série de sept livres dans laquelle chacun est en français, en anglais, ainsi que dans une langue autochtone différente à chaque fois. «La chemise à rubans» est le deuxième de celle-ci : un livre sur les ceintures fléchées a été publié auparavant.
En plus de favoriser la diffusion des connaissances, l’idée de faire des livres trilingues vient de la volonté de M. Rivard d’encourager l’apprentissage de sa langue d’origine, une problématique qui touche toutes les premières nations du monde selon lui. «La langue, c’est la base pour se comprendre. Lorsque l’on en perd une, on perd une façon de penser aussi», soutient-il. L’auteur voulait aussi réunir ici les «trois solitudes».
Une seule phrase explique chaque partie des chemises traditionnelles ainsi que leurs motifs. Selon l’auteur, chacune de ces phrases équivaut à plusieurs heures de recherche. Chaque explication est accompagnée d’une image d’un collage représentant le vêtement en question. «Les enfants ne font plus autant de bricolage qu’avant et je veux encourager ça», explique ainsi l’auteur à propos de son choix d’illustrations.
Le livre s’adresse à des enfants de quatre ans. Le choix de ce public précis a été réfléchi par M. Rivard. «J’aurais pu écrire de gros livres scientifiques sur le sujet, mais ça n’aurait pas pu toucher la population. Avec le livre jeunesse, je peux aussi intéresser l’adulte qui lit le livre à son enfant.»
«La chemise à rubans», est publié aux Éditions Hannenorak. Il est en librairie depuis le 7 octobre.