Violence en milieu scolaire : près d’un prof sur deux du SEJAT en a été victime cette année

Quelques 229 enseignants ayant répondu au questionnaire ont exprimé ce fait très préoccupant. Photo : Shutterstock

Un sondage mené par le Syndicat de l’enseignement de la Jamésie et de l’Abitibi-Témiscamingue révèle que 49 % des enseignants de la région ont subi de la violence depuis le début de l’année scolaire 2024-2025. Un constat alarmant qui s’inscrit dans une tendance nationale tout aussi préoccupante et qui souligne l’urgence d’agir.

Les quelques 229 enseignantes et enseignants ayant répondu au questionnaire ont exprimé ce fait très préoccupant, à l’occasion d’une consultation menée en avril dernier.

Au niveau national, ce sont 52 % des quelques 7 300 enseignantes et enseignants sondés par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) qui ont affirmé avoir vécu de la violence. « Les données de la consultation illustrent l’urgence d’enrayer la situation de la violence subie dans nos établissements scolaires, surtout dans le contexte de pénurie que nous connaissons », explique Cindy Lefebvre, présidente du SEJAT.

« En collaboration avec la CSQ, nous avons mis de l’avant des solutions, dont un guide pour traiter la violence dans les milieux et un protocole d’intervention auprès du personnel scolaire qui est victime de violence. Nous travaillons avec le ministère afin que de nouvelles mesures soient mises en place pour la prochaine rentrée, tout en nous attendant à ce que les ressources nécessaires soient au rendez-vous », a fait savoir Richard Bergevin, président de la FSE-CSQ.

Comme la violence se manifeste rarement sous une seule forme, l’analyse des données de la consultation met notamment en évidence des situations complexes. Ainsi, en Abitibi-Témiscamingue et en Jamésie, parmi les enseignantes et enseignants victimes de violence : 61 % en ont vécu au moins une fois par mois et 29 % au moins une fois par semaine; 92 % des personnes répondantes ont rapporté avoir été victimes de gestes d’un élève et 16 % d’entre elles ont signalé avoir subi de la violence de la part d’un parent ou d’un tuteur.

La violence s’exprime sous plusieurs formes dans le milieu scolaire. Ainsi, parmi les enseignantes et enseignants en ayant été victimes : 84 % d’entre eux ont subi de la violence verbale, de façon plus importante au secondaire.

Environ 50 % des répondantes et répondants ont vécu de la violence physique. Ce nombre augmente auprès des répondants du préscolaire et du primaire ; 36 % des enseignants ont subi de la violence psychologique à l’échelle nationale et cette proportion grimpe à 64 % pour les répondants travaillant dans un centre de formation professionnelle.

La consultation révèle une autre information cruciale : seulement 26 % des profs victimes de violence affirment que leur employeur s’est assuré, toujours ou la plupart du temps, qu’ils étaient en mesure de poursuivre leur travail après qu’un incident a été signalé.

« C’est nettement insuffisant! Il est essentiel que le milieu scolaire soit mieux soutenu pour être attractif, d’autant plus que, d’une autre main, le gouvernement nous enlève d’importants leviers en matière de santé et sécurité au travail dans son projet de loi 101, et ce, en dépit de ses obligations comme employeur de protéger les victimes de violence », a précisé M. Bergevin.

« Il faut établir une culture de la tolérance zéro où chaque geste de violence doit être dénoncé et où les services de soutien aux victimes doivent être systématiques. Nous le répétons, la violence, ça ne doit jamais faire partie de notre travail! », conclut Cindy Lefebvre, présidente du SEJAT.

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