La ville de Lebel-sur-Quévillon a été choisie par les entreprises Minheekw et Seneca comme lieu de construction d’une usine de transformation du bois brûlé par pyrolyse avec, comme objectif, de produire un biocarburant.
« On fait quoi ? »
Le maire de Lebel-sur-Quévillon, Guy Lafrenière, ne s’en cache pas: « Depuis 2023, on est chanceux d’avoir l’usine de pâte Nordic Kraft, mais on a aussi une scierie à Comtois, qui est à 12 km [de la ville] qui est fermée. Elle ouvre 5 semaines et ferme 6 mois parce qu’il y a beaucoup moins de bois dans notre secteur. Notre but était de trouver » On fait quoi ? » C’est Waswanipi, en premier, qui a travaillé ce projet-là qui est arrivé chez nous. » Il faut mentionner que les feux de forêt de 2023 ont ravagé une partie importante du bois, autrefois récolté pour un usage plus traditionnel dans le secteur de Lebel-sur-Quévillon. Ce bois étant maintenant au sol, brulé, il fallait trouver une solution pour s’en servir et c’est précisément ce qu’ont réussi à faire les Cris de Waswanipi, qui ont développé le projet Minheekw.
Dans un premier temps, le bois brulé sera récolté puis transporté à l’usine. Ensuite, celui-ci sera chauffé, sans oxygène, afin qu’il se décompose en trois matières : un gaz, du charbon et surtout une huile de pyrolyse. C’est cette dernière qui deviendra un biocarburant, une fois filtrée et stabilisée. Ce procédé, appelé la pyrolyse, permet de créer un biocarburant reconnu par la norme ASTM D7544, une norme internationale qui définit des exigences de qualité pour ce type de produit.
C’est une usine verte, selon le maire de la municipalité. « Il faut que ce soit vert pour faire un produit encore plus vert. » Les études environnementales ont déjà été effectuées et il ne reste que quelques détails à ficeler pour démarrer le projet. Les résidus de bois seront réutilisés à l’usine voisine. L’infrastructure sera construite sur un terrain de la ville, qui sera vendu à l’entreprise. Des discussions sont toujours en cours à cet effet. Celle-ci devrait se situer à environ 5 kilomètres du centre-ville de Lebel-sur-Quévillon.
Une avancée pour le Nord
Lorsque le projet sera mené à terme, celui-ci devrait générer entre 35 et 40 emplois, ce qui constitue une fierté pour l’administration municipale. « Dans une petite ville, on n’a pa000000s grand chance dans un mandat de voir un développement se faire sur son territoire, donc on est vraiment fiers », raconte M. Lafrenière.
Le Nord-du-Québec en entier pourra bénéficier de cette usine, notamment en ce qui a trait à la réduction des gaz à effet de serre. « On a déjà des compagnies du nord qui ont signé des ententes pour acheter le biodiesel pour réduire les GES dans les mines. […] Le Nord-du-Québec, on est juste quatre villes, quand il y a une ville qui se développe, c’est bon pour le Nord. C’est important qu’on soit tous unis dans ces projets-là », conclut Guy Lafrenière.


