Un portrait relativement positif de la population du Nord-du-Québec jusqu’en 2051

L’Institut de la statistique du Québec a récemment publié son portrait démographique du Québec. On y retrouve certains éléments positifs, parfois négatifs, pour le territoire du Nord-du-Québec. (Crédit Site Internet Radisson)

La population de la région du Nord-du-Québec connaitra une hausse du nombre de ses jeunes qui sera plus élevé en 2051 qu’en 2021 si l’on se fie aux plus récentes perspectives de population de l’Institut de la statistique du Québec. Cependant, son poids démographique sur l’ensemble du Québec demeurera stable à 0,5 % selon l’étude.

L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a rendu public le 7 octobre dernier, ses Perspectives démographiques du Québec et de ses régions (2021-2071). Selon cette étude, les régions dites éloignées (terminologie utilisée par l’ISQ), dont celle du Nord-du-Québec, ne représenteraient plus que 8,4 % de la population du Québec en 2051, comparativement à 9,9 % en 2021.

Précision importante

Un élément clé d’information est cependant important à préciser : les données démographiques pour la région du Nord-du-Québec comprennent celles de la population jamésienne et celles des communautés des Premières Nations. Elles regroupent donc des statistiques qui peuvent parfois ne pas refléter un portrait de population souvent plus homogène.

Chantal Duplain, coordonnatrice des relations avec les médias et conseillère stratégique en communication à la direction de la diffusion et des communications de l’ISQ, explique. « Les données comprennent les Premières Nations. En ce qui concerne la Jamésie, pour le moment, nous avons les données pour les régions administratives et RMR seulement. Nous diffuserons les données à une échelle plus petite que les régions administratives (ex. MRC, municipalités, etc.) d’ici la fin de l’automne. »

Naissances et fécondité

L’évolution des 0-19 ans entre 2021 et 2051 serait positive selon ces perspectives démographiques dans onze régions administratives et négative dans les six autres. La croissance la plus élevée est projetée dans la région de la Capitale-Nationale (31 %), suivie du Centre-du-Québec (25 %).
Elle pourrait varier entre 22 % (Mauricie) et 5 % (Nord-du-Québec) affichant un nombre de jeunes plus élevé en 2051 qu’en 2021.

Le Nord-du-Québec est l’une des régions où le nombre de naissances surpasse encore celui des décès. En 2023, il en a résulté un accroissement naturel de 406 personnes.

Ce nombre tend généralement à diminuer, essentiellement en raison de l’évolution à la hausse des décès, mais aussi de celle à la baisse des naissances au cours des deux dernières années. « Soulignons que le Nord-du-Québec a enregistré l’une des plus importantes baisses des naissances parmi les régions en 2023, toutes proportions gardées. Quant à la fécondité, elle y est largement supérieure à celle des autres régions du Québec, avec un indice synthétique de fécondité de 2,17 enfants par femme en 2023. »

Moins de personnes ainées

Au Québec, les 65 ans et plus pourraient représenter le tiers de la population de certaines régions en 2051. Ce qui ne serait pas le cas pour la région du Nord-du-Québec. « Dans le cas du Nord-du-Québec, en raison de la fécondité et de la mortalité plus élevées dans cette région, seulement 14 % de la population y serait âgée de 65 ans et plus en 2051, une proportion inférieure à celle de l’ensemble du Québec, 30 ans auparavant (20 % en 2021) », relate l’étude.

Plus de centenaires

La part des personnes ainées dans les régions du Nord-du-Québec (9 %), de Montréal (21 %) et de la Capitale-Nationale (23 %) demeurera inférieure à celle observée pour l’ensemble du Québec (24 %). Partout ailleurs au Québec, la population ainée formerait entre 24 % et 26 % de la population totale dans 25 ans.
Le nombre de personnes de 85 ans et plus pourrait pratiquement tripler, passant de 209 000 à 583 000 entre 2021 et 2071. L’essentiel de cette hausse serait accompli dès 2050 et un doublement de cette population pourrait déjà être observé d’ici 2039.
Le Québec pourrait compter 18 500 centenaires en 2071, comparativement à environ 2 300 en 2021. L’âge moyen de la population québécoise passerait de 42,6 ans en 2021 à 45,2 ans en 2071.

Croissance de la population

Les fiches démographiques par région de l’Institut de la statistique du Québec que vous pouvez consulter ici, nous apprennent que « le Nord-du-Québec est la région la moins peuplée du Québec, derrière la Côte-Nord et la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.
« Sa population est estimée à 46 700 personnes au 1er juillet 2023. Entre 2022 et 2023, elle a cru à un taux de 7,3 pour mille, selon les données provisoires. Cette croissance est semblable à la moyenne des dix années précédentes, mais parait relativement faible en regard de celle de plusieurs autres régions. »

Solde migratoire négatif

« Le Nord-du-Québec affiche depuis longtemps un solde négatif dans ses échanges migratoires avec les autres régions du Québec. Ses pertes nettes, qui sont de 279 personnes en 2022-2023, se sont atténuées comparativement à celles enregistrées en 2021-2022, mais se situent dans la moyenne des années précédentes. Des pertes sont observées dans presque tous les groupes d’âge », mentionne l’étude.

Les migrations internationales et interprovinciales ont engendré des gains totaux de 173 personnes pour le Nord-du-Québec en 2022-2023. Ce solde migratoire externe est le plus élevé jamais enregistré dans la région.

Poids démographique

À l’exception du Nord-du-Québec, qui verrait son poids démographique demeurer à 0,5 %, toutes les autres régions éloignées verraient leur poids démographique diminuer sur 30 ans.

L’accroissement naturel, soit la différence entre le nombre de naissances et de décès, est positif dans la plupart des régions du Québec. Cependant, il est négatif depuis un certain nombre d’années au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, en Mauricie et plus récemment au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Ainsi, une partie du Québec irait vers un accroissement naturel négatif dans toutes les régions, sauf pour le Nord-du-Québec

« Le Nord-du-Québec serait la seule région où le nombre de naissances surpasserait celui des décès pour l’ensemble de la période couverte par les projections. Partout ailleurs, on pourrait observer plus de décès que de naissances à partir de 2039 », note l’étude de l’ISQ.

Mise à jour annuelle

L’ISQ réalisera désormais une mise à jour annuelle de ces projections démographiques afin de poursuivre la prise en compte en continu des changements de tendance observés dans plusieurs phénomènes démographiques.

Des projections démographiques par municipalités et municipalités régionales de comté (MRC) seront diffusées au cours des prochains mois.
Cette étude démographique que sont les Perspectives démographiques du Québec et de ses régions, 2021-2071 est un exercice revu aux cinq ans à la suite des recensements. Il présente des simulations de l’évolution de la population selon diverses hypothèses de fécondité, de mortalité et de migrations (interrégionales, interprovinciales et internationales).

Le portrait provincial, selon les dernières tendances démographiques projetées par l’ISQ, démontre que la population du Québec, qui compte actuellement 9 millions de personnes, pourrait atteindre 10,6 millions en 2071.

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