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Un pompier du Nord-du-Québec combat les feux de forêt en Alberta

Le pompier forestier originaire de Matagami, Rafaël Damphousse, combat depuis quelques semaines les violents feux de forêt qui ravagent l’Alberta. Pour le jeune pompier, c’est un véritable privilège que d’aller aider ses compatriotes albertains en cette période difficile.

Rafaël Damphousse travaille comme pompier forestier pour la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) depuis 2022. Il a débuté sa carrière à Val-d’Or avant d’être transféré à Matagami, sa région d’origine. « Il s’agit de ma deuxième fois en Alberta. Ma deuxième run, comme on dit dans notre vocabulaire. Nous sommes déployés pour une période de quatorze jours consécutifs. Cette run s’étend du 31 aout au 13 septembre. Notre rôle est de combattre les feux de forêt et de bâtir des lignes d’arrêt pour que le feu de forêt ne s’étende pas. On a eu tellement d’aide en 2023 lors des feux de forêt dans le Nord-du-Québec », raconte avec énergie en entrevue le jeune pompier.

Pourquoi a-t-il décidé de s’investir avec autant de cœur dans ce déploiement de la SOPFEU en Alberta ? « J’ai vu les incendies de forêt à Fort McMillan il y a quelques années et les ravages que ça a fait. C’est un privilège pour moi de venir prêter mainforte à nos compatriotes de l’Alberta. En plus, nous sommes des pompiers forestiers qui proviennent de plusieurs endroits, dont d’autres pays », ajoute avec une fierté dans la voix, Rafaël Damphousse.

Un travail exigeant

Travailler à combattre un feu de forêt pendant de longues heures à chaque jour demande une grande volonté. Les pompiers forestiers sont sur un horaire de quatorze jours consécutifs. La journée débute tôt et se finit tard.
« Nous avons un support aérien avec des hélicoptères qui transportent de l’eau et arrosent la zone. Pour notre part, on arrose le feu, coupe du bois et on construit des lignes d’arrêt. On travaille en zone hostile avec des chutes d’arbres et des foyers d’incendie. Il faut dire que nous sommes proches de certaines communautés, comme ça a été le cas au Nord-du-Québec en 2023 », détaille le pompier forestier.
Dans les faits, la zone où interviennent les pompiers forestiers québécois est située à 1 h 30 à l’est d’High Level, une ville du comté de Mackenzie en Alberta.

Une belle fraternité

Pour Rafaël Damphousse, ce qui transcende son expérience de pompier forestier dans l’ouest canadien, c’est l’expérience humaine partagée avec des pompiers forestiers en provenance de partout.
«On s’échange des patchs (écussons) de nos corps de métier et de nos agences. C’est une belle fierté pour chacun d’entre nous. Ça nous permet de tisser des liens avec des pompiers du Costa Rica par exemple. »
Même son de cloche pour Julie Brisson, contrôleuse aux équipes de gestion de feux majeur pour la SOPFEU. Elle qui n’en est pas non plus à son premier déploiement comme représentante et accompagnatrice des pompiers québécois à l’extérieur du Québec.

« Notre campement compte 500 personnes avec plus de 120 remorques (trailers). Nous sommes jumelés avec les pompiers du Costa Rica, ce qui nous permet de les rencontrer quotidiennement sans compter les pompiers forestiers du Nouveau-Brunswick et du Yukon », explique la représentante de la SOPFEU qui veille à être en lien entre les pompiers en Alberta et la SOPFEU au Québec pour toute demande ou besoin.
Madame Brisson explique que le moral des troupes est excellent et que l’équipe est motivée, et ce, malgré la lourde tâche demandée aux pompiers forestiers. « Nous sommes 50 pompiers du Québec plus une représentante de l’agence canadienne et moi. Notre zone est l’incendie de forêt #61 avec une superficie de 105 000 hectares, ce qui est très grand. »

En renfort dès la mi-mai

Elle précise d’ailleurs que les pompiers du Québec ont été appelés en renfort dès la mi-mai au Manitoba. Ce fut ensuite en Colombie-Britannique et en Alberta. «Si la SOPFEU a pu déployer des effectifs dans l’ouest canadien, c’est que la situation des feux de forêt au Québec le permettait. Il y a toujours une évaluation de faite au Québec afin de savoir si on peut déployer des effectifs et combien, si les ressources sont suffisantes au Québec. En forte période, il y a eu 75 feux de forêts actifs en Alberta », précise Julie Brisson.
Un autre déploiement à prévoir ?

Le déploiement de Rafaël Damphousse et de ses collègues pompiers forestiers se terminent le vendredi 13 septembre pour un retour au Québec. Y-aura-t-il d’autres déploiements au cours des prochains jours ou des prochaines semaines ?
«En date d’aujourd’hui (4 septembre), nous n’avons pas eu de demandes en ce sens. Il faut savoir que les demandes passent par le Centre interservice des feux de forêts du Canada (CIFFC). C’est le canal pour toutes les ressources humaines et matérielles », précise madame Brisson en ajoutant que les feux en Alberta sont maintenant sous contrôle et contenus.

Quant à Rafaël Damphousse, il retournera sur le terrain dès que les besoins seront là. « C’est sûr que je vais retourner en Alberta ou dans toute autre province, s’ils ont besoin d’aide. Est-ce que j’ai eu des craintes là-bas ? Non, mais il faut être toujours aux aguets et savoir reconnaitre les risques », conclut le jeune pompier.

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