Capter en photo ce moment magique et unique entre l’humain et l’animal, voilà ce que souhaite vivre le photographe du Bas-du-Fleuve, Jean-Christophe Lemay, lors de chacune de ses expéditions. Et l’un de ces terrains de jeu de prédilection est nul autre que la région du Nord-du-Québec.
Celui qui est photographe depuis une dizaine d’années, mais de façon professionnelle depuis cinq ans, ne tarit pas d’éloges pour le Nord-du-Québec. « C’est immense. Ce sont des centaines de kilomètres de nature sauvage. Je me suis rendu pour une quatrième fois à la Baie-James à la fin janvier, début février sur la route Transtaïga, et j’y ai encore vécu des moments magiques », raconte en entrevue le photographe visiblement passionné de nature.
Grâce à sa formation en biologie, le photographe se passionne pour ses rencontres avec les animaux, et ce, sur terre et dans l’univers sous-marin. Ce qui le passionne le plus ? La nature sauvage vivante et intense et les nouveaux décors à découvrir.
D’ailleurs, les clichés font l’objet d’une exposition dans la galerie d’art permanente du photographe jusqu’en décembre prochain à Rimouski, mais également celui d’un livre intitulé Taïga, son quatrième, tout comme l’exposition. L’exposition de 11 cadres de grands formats et le livre ont été lancés à Rimouski le 14 juin dernier.
Tous les passionnés d’art animalier pourront ainsi découvrir des photos empreintes d’émotion et de beauté. Feuilleter le livre Taïga de Jean-Christophe Lemay, c’est partir à la découverte d’un territoire aux beautés sauvages hors du commun.
Une région riche de sa faune
Le fait que le photographe ait déjà effectué des expéditions dans la région du Nord-du-Québec lui a permis d’identifier des lieux propices à des rencontres animalières. Ce repérage lui permet également de mettre en place un espace où l’animal se sentira en sécurité et non menacé par un intrus qui entre sur son territoire.
Le photographe explique qu’il doit arriver à se faire tout simplement oublier par l’animal et que, c’est à ce moment-là que se produit le eye contact, ce moment figé dans le temps où le regard de l’animal se lie au regard du photographe. « Je dois ressentir ce que l’animal ressent pour être zen et calme. Ce sont des moments tellement forts en émotion. C’est un sentiment de fascination totale. »
Le photographe confirme d’ailleurs que l’expédition de janvier dans le Nord-du-Québec ne sera pas sa dernière. Il compte bien y retourner annuellement si possible. « Mon prochain défi serait le Grand Nord. Le Nord-du-Québec, ce n’est tellement pas la même végétation et les mêmes animaux. »
Un cliché unique
Même s’il préfère prendre son appareil photo pour capter les animaux dans leur habitat naturel, il arrive au photographe d’utiliser un drone. Mais attention, pas question d’être intrusif et de déranger les animaux!
L’utilisation du drone a d’ailleurs permis à Jean-Christophe Lemay de prendre un cliché unique. « J’ai pris des photos de caribous sur un lac givré où l’on voit les ombres des animaux. Cette expérience a été pour moi une belle surprise. J’aime prendre tous les animaux en photo que ce soit des lagopèdes, des renards, des martres, des caribous… »
L’un de ses animaux de prédilection est le lynx qu’il a capté en photo pour la première fois, car il s’agit d’un animal qui ne fréquente pratiquement jamais l’humain. Mais son plus grand souhait demeure le loup gris. « Le lynx demeure un grand défi, mais le loup gris est aussi très difficile à prendre en photo. J’ai déjà vu des pistes de loup gris et j’ai déjà eu un eye contact avec un loup gris à Matagami. »
Une qualité essentielle
Quelle est la qualité première d’un photographe animalier ? La patience, bien sûr. « Il y a une relation de confiance qui s’établit entre l’animal et moi. Il faut parfois des jours, voire des semaines pour prendre en photo un animal. J’ai vraiment un sentiment de fierté et d’accomplissement quand j’arrive à capter ce moment intime entre l’animal et moi en photo. »
Le photographe est alors captivé par son environnement et concentré sur le moment qu’il souhaite immortaliser. « Le défi du Nord-du-Québec est, qu’à cette période de l’année, les journées sont plus courtes. Il faut donc être opportuniste et saisir le moment », conclut le photographe.