Québec enquête sur la chasse aux caribous

Des dossiers d’infraction pourraient être déposés au ministère de la Justice pour les suites judiciaires. » Photo : Shutterstock

La Protection de la faune du Québec dit prendre au sérieux l’appel d’Eeyou Istchee concernant la chasse présumément illégale aux caribous dans les secteurs de Nichicun et du lac Catalogne. Celle-ci y aurait été pratiquée par des chasseurs naskapis de Kawawachikamach; des chasseurs innus de Matimekosh Lac-John auraient projeté d’en faire tout autant, selon le Gouvernement de la nation crie (GNC).

« Des actions immédiates ont été mises de l’avant par la Protection de la faune du Québec afin de documenter les présumées activités illégales de prélèvement », a commenté à La Sentinelle une porte-parole du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. « Des enquêtes ainsi que de la documentation sont en cours, ce qui pourrait inclure d’autres actions planifiées et mises de l’avant selon l’évolution des évènements. Selon les résultats d’enquête, des dossiers d’infraction pourraient être déposés au ministère de la Justice pour les suites judiciaires. »

Le Gouvernement de la nation crie avait exhorté Québec à effectuer des patrouilles aériennes et à se coordonner avec les Gardiens de territoire d’Eeyou Istchee. Le bureau de la grande cheffe n’a pas répondu aux demandes d’entrevue La Sentinelle sur l’évolution du dossier.

Chassés par erreur

Le lac Catalogne et Nichicun sont respectivement situés à l’est et au sud-est de La Grande-Quatre, et à l’ouest de Kawawachikamach. Selon le GNC, ils font partie du territoire traditionnel de la nation crie de Mistissini, ainsi que de la zone d’intérêt crie, telle que reconnue par la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ) et la Convention du Nord-Est du Québec (CNEQ). Les bénéficiaires naskapi et innu de la CBJNQ n’auraient pas le droit d’y chasser les caribous forestiers, dont les hardes sont vulnérables.

Par communiqué, le 28 février dernier, la nation naskapie de Kawawachikamach a affirmé que c’est par erreur que des chasseurs de sa communauté ont ciblé les hardes de caribous forestiers de la Caniapiscau et de la Témiscamie. « Ces chasseurs ont agi avec la réelle conviction qu’ils ciblaient uniquement des individus de la harde migratrice de la rivière aux Feuilles », peut-on lire. […] La nation naskapie reconnait que cette chasse s’est déroulée dans la zone de droit d’usage prioritaire pour les Cris et qu’une autorisation préalable de ces derniers aurait dû être obtenue, conformément aux obligations qu’imposent les conventions nordiques et l’entente en vigueur entre nos deux nations. » Kawawachikamach explique que son territoire traditionnel chevauche celui de plusieurs autres nations.

Tables de concertation

La Nation naskapie entend continuer à collaborer à la préservation des caribous avec d’autres Premières Nations à travers des initiatives comme la Table ronde autochtone du caribou de la péninsule d’Ungava. Cependant, l’objet de cette dernière, l’Entente mutuelle traditionnelle sur la récolte de caribous sur le territoire traditionnel cri de Chisasibi n’a pas été renouvelée, en raison de la dégradation de l’état de santé du troupeau de la rivière aux Feuilles.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS

La candidate du Bloc québécois, Sylvie Bérubé, aura parcouru d’ici le scrutin

Lire la suite »