Depuis le mardi 3 décembre dernier, on a ouvert, pour une deuxième année consécutive, une halte-chaleur, près de l’hôtel de ville de Chibougamau. On peut y recevoir entre six à huit personnes vivant en situation d’itinérance.
Cette installation a été rendue possible grâce au partenariat entre le Centre régional de santé et de services sociaux (CRSSS) de la Baie-James, la Ville de Chibougamau, Le Zéphir et la Sureté du Québec. Une ouverture qui tombe à point avec l’arrivée des grands froids.
Il s’agit d’un endroit sécuritaire où les personnes, en situation d’itinérance, peuvent se réchauffer et se reposer un instant ou quelques heures sur des fauteuils confortables.
La roulotte accueille des personnes qui n’ont pas accès à un endroit sécuritaire pour se réchauffer pendant la nuit. Les utilisateurs peuvent compter sur la présence d’un gardien de nuit et la possibilité d’un référencement vers l’équipe psychosociale du CRSSS de la Baie-James.
Services disponibles à la halte-chaleur
Sur place, les utilisateurs y trouveront des couvertures, des boissons chaudes, des collations, des vêtements de rechange et des séchoirs à bottes. Les services de la halte-chaleur sont offerts, les nuits, de 22 h à 7 h le lendemain matin. La halte fermera aux environs de la mi-avril 2025.
« En ce moment, nous sommes en recherche de personnel pour assurer que la halte-chaleur soit ouverte toutes les nuits. L’horaire actuel prévoit deux nuits de fermeture à chaque dizaine de jours. Advenant que ces nuits soient très froides, des solutions de rechange sont identifiées et les intervenants du terrain pourront soutenir les personnes », peut-on lire sur la page Facebook du Centre régional de santé et des services sociaux de la Baie-James.
« Cette halte-chaleur va permettre de répondre à des besoins incontournables des personnes en situation d’itinérance et d’assurer leur sécurité à l’approche des grands froids. La halte-chaleur est un outil supplémentaire pour les équipes du CRSSS de la Baie-James et les partenaires qui interviennent au quotidien sur le terrain. »
Nuits plus froides
« Parfois, lors de nuits plus froides, la capacité peut augmenter entre 10 à 12 personnes pour accommoder des personnes qui sont de passage à Chibougamau », explique Jean-François Morin-Roberge, agent de planification, de programmation, de recherche et conseiller pour les programmes en itinérance pour le CRSSS de la Baie-James.
L’an dernier, pour la première année d’opération de la halte-chaleur, on a dénombré plus de 200 présences.
« Comme partout au Québec, on constate qu’il y a une augmentation de personnes vivant en situation d’itinérance. Chez nous, on en compte entre 20 à 25. Certaines personnes, toutefois, font ce qu’on appelle du « couchsurfing ». Elles se promènent d’un ami à l’autre et utilisent parfois la halte-chaleur, car elles n’ont pas de domicile fixe », ajoute-t-il.
« La problématique s’accentue également par une saturation du parc locatif à Chibougamau. Il est plus difficile d’avoir un pied à terre permanent. »
Filet de sécurité
En plus d’offrir un endroit pour se réchauffer, la halte-chaleur vient en aide aux organismes communautaires du milieu en agissant comme « filet de sécurité » pour des personnes qui vivent dans l’insécurité et auxquelles les organismes ne peuvent venir en aide.
Sans oublier la Sureté du Québec qui permet à plusieurs d’entre elles de se retrouver en meilleure situation.
« Chaque fois que les policiers voient des gens qui vivent dans la rue, ils viennent nous les porter. D’autres, malheureusement, passent leur nuit dans les halls d’entrée des commerces. À certains endroits ont choisi de barrer les portes », conclut-il.