Même si l’industrie minière se porte bien, le jeu du yoyo de Donald Trump avec les tarifs douaniers et les éventuels contre-tarifs du Canada causent un frein aux investissements prévus chez les minières. L’avenir se fait donc sous le signe de l’incertitude dans cette industrie d’une importance capitale pour le Québec.
C’est du moins ce que confirme Francis Bérubé, directeur communications stratégiques et affaires publiques pour l’Association minière du Québec (AMQ).
« L’incertitude économique en lien avec les tarifs douaniers de nos voisins nous oblige à planifier différemment, entre autres, au niveau des approvisionnements. Une situation qui incite nos dirigeants à penser différemment », explique-t-il.
La situation que l’on vit actuellement ajoute beaucoup de défis pour l’industrie minière. « Ce qu’il faut comprendre c’est qu’on ne peut parler du domaine minier comme un bloc monolithique. L’industrie minière au Canada et au Québec n’exploite pas tous les mêmes minéraux et les mines exploitent leurs gisements à des endroits différents. Certaines exploitent des minéraux critiques et d’autres des minéraux de base. Le mode d’affaires est différent d’une usine à l’autre. Ce qui engendre une incertitude qui n’a pas le même impact d’une minière à l’autre. »
Malgré tout, l’industrie minière se porte bien. « Par contre, il y a des potentiels de perturbation. L’industrie se prépare, par rapport à ce qui s’en vient », précise-t-il.
Impact des contre-tarifs
Les potentiels contre-tarifs qui seraient imposés par le Canada en réponse aux tarifs de Donald Trump peuvent également impacter sur les approvisionnements des compagnies minières.
« Plusieurs éléments que les minières utilisent proviennent des États-Unis. La réplique canadienne aurait, certes, des impacts sur les coûts d’exploitation de l’industrie. C’est une situation que l’on surveille de près. »
Il explique également que les minières s’approvisionnent auprès d’environ 3 000 fournisseurs au Québec et qu’ils auront, eux aussi, à composer avec cette nouvelle réalité. « Toute la grappe économique qui tourne autour des minières peut être impactée. »
Même si les tarifs et les contre-tarifs pèsent, comme une épée de Damoclès, sur la tête des dirigeants de l’industrie, on constate déjà un frein réel sur les futurs projets. « Les minières vivent dans l’appréhension. Tous affichent une certaine prudence dans les investissements. Pour certains, on va peut-être attendre avant d’aller de l’avant. On peut dire que l’incertitude à le potentiel de ralentir des investissements dans le secteur minier. Pour un investisseur, la solidité politique et économique pour investir demeure un facteur important pour un investissement. »