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L’art de déneiger les routes du Nord-du-Québec | Une expertise à la fine pointe

Une partie de l'équipe du ministère des Transports lors de la visite des médias.

Le ministère des Transports et de la Mobilité durable a convié dernièrement les médias régionaux au Centre de services de Chibougamau pour présenter toutes les actions mises en place afin d’assurer la sécurité des usagers sur nos routes en période hivernale. Listée comme faisant partie des Écoroutes d’hiver, qu’en est-il des particularités de la région Nord-du-Québec? Tour d’horizon de cette visite.

Ce n’est pas une simple tâche que de résumer tout le travail qui est effectué par l’équipe du ministère des Transports afin que les usagers puissent parcourir en toute sécurité les routes de la région. Une simple opération de déneigement à nos yeux se planifie souvent plusieurs jours à l’avance dès que les modèles météorologiques montrent des chutes de neiges à l’horizon. L’équipe va déterminer de quelle façon les déneigeuses vont intervenir. Selon la quantité de neige annoncée, différentes méthodes d’intervention seront utilisées en fonction aussi de la température et des vents.

Sel et abrasif

À cela s’ajoute la gestion des sels et abrasifs qui sont utilisés en fonction de la température et cette opération est régie par des normes très strictes. « Le sel de voirie qui est utilisé à Chibougamau provient des mines Seleine des Îles-de-la-Madeleine. Ce sel est utilisé pratiquement partout au Québec », nous informe Nathalie Girard conseillère en communication pour le ministère.

C’est la température de la chaussée qui fait foi de tout, combinée avec la densité de trafic puisque, quand on parle de déglaçage, les automobilistes sont des alliés. Plus la température est douce et se situe près de zéro, plus le sel sera efficace. Si on combine le tout à une circulation plus dense, l’efficacité de sel est grandement augmentée. Mais quand la température approche les -12 à -15 degrés, son efficacité étant moindre, c’est plutôt des abrasifs qui sont utilisés sur la route.

Le ministère entretient certaines routes de façon particulière afin de limiter l’impact des sels de voirie sur les milieux sensibles. Elles sont listées parmi les Écoroutes d’hiver. Une Écoroute d’hiver est une route qui fait l’objet d’un mode d’entretien hivernal particulier et qui permet de réduire les effets des sels de voirie sur l’environnement à proximité (source d’eau potable, lacs, milieux humides, etc.). Ce mode d’entretien hivernal privilégie une intensification des interventions de grattage et l’utilisation d’abrasifs pour assurer la sécurité routière. Le ministère vise ainsi à réduire les effets environnementaux des sels de voirie sur des zones qui y sont particulièrement vulnérables. De nombreux critères permettent d’identifier les tronçons visés. Dans tous les cas, il s’agit de routes régionales et collectrices à faible débit de circulation. Trois grands principes guident le ministère lors de la mise en œuvre de ce projet : la sécurité routière, l’adhésion du milieu et la protection des zones vulnérables aux sels de voirie.

Le Centre de services de Chibougamau travaille avec une flotte de quatre camions, mais il y a aussi plusieurs entrepreneurs indépendants qui font partie de la force d’intervention pour déneiger les routes de la région. Depuis quelques années, tous les camions sont équipés de GPS.

« Pour nos patrouilleurs, il est maintenant plus facile de localiser les déneigeuses où les interventions ont été faites. C’est maintenant plus facile de positionner les véhicules en cas de plainte », nous confie Carl Sasseville, un des gestionnaires au centre de Chibougamau.

Cette nouvelle télémétrie s’ajoute à l’équipe de patrouilleurs qui font la surveillance de ces derniers et s’assurent que les exigences contractuelles sont respectées. Ils seront ceux aussi qui donneront les informations en temps réel au responsable du site Québec511 qui est en tout temps la meilleure source pour connaitre l’état des routes partout dans la province. « Une belle nouveauté sur le point de faire son apparition aussi : des caméras de surveillance, comme dans les grands centres », confirme M. Sasseville.

La déneigeuse

Qui n’a pas, un jour, dit des gros mots derrière une déneigeuse qui était en train de dégager la chaussée? Elles sont grosses, elles ne vont pas vite et elles sont surtout difficiles à dépasser. Mais avez-vous déjà pensé quelques instants à ce que vit l’opérateur d’une déneigeuse et à toutes les contraintes à lesquelles il ou elle doit faire face? Il n’a suffi que de quelques minutes à bord d’une de ces déneigeuses pour comprendre que ce n’est pas un métier facile et, à la limite, plutôt dangereux. Une des premières réalités, c’est que la visibilité du conducteur est assez limitée et qu’il y a beaucoup d’angles morts. Les équipements fixés au véhicule sont imposants et n’aident pas à la visibilité de l’opérateur à un point tel que, pour tourner à droite, le conducteur doit abaisser l’aile de côté.

Lors des opérations de déneigement, les gens se plaignent souvent de voir la déneigeuse mordre un peu la ligne centrale sur la route. C’est la priorité, avoue un opérateur. « C’est le point de référence de tous les automobilistes, il faut la dégager », dit-il. Certaines vitesses doivent aussi être respectées pour s’assurer de l’efficacité de l’opération. Comme par exemple, lors de l’épandage de sel, le véhicule doit rouler à environ 25-27 km/heure pour que l’opération soit efficace. Les opérateurs rencontrés lors de cette visite ont tous été unanimes : ce qui est le plus difficile dans leur travail, c’est le comportement des autres usagers de la route qui font des manœuvres dangereuses pour les dépasser et cela arrive au moins une fois à tous les quarts de travail. Alors avec les déneigeuses, soyez patients et prudents !

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