Industrie minière – Les impacts du transport sur nos routes

Le simulateur routier de l’Université Laval vise à reproduire la structure de la route et mesurer les bénéfices de l’utilisation de technique de stabilisation comme les géotextiles. (Crédit Simon Dumais)

Parmi les 16 projets de recherche subventionnés par le gouvernement du Québec et qui vise le développement durable de l’industrie minière, on retrouve celui de l’ingénieur Simon Dumais intitulé Ingénierie des routes d’accès aux ressources minérales du Nord québécois. Un projet qui sera certainement suivi de près au Nord-du-Québec.

Ce projet de monsieur Dumais, travaillé en collaboration avec le professeur Jean-Pascal Bilodeau comme cochercheur, bénéficie d’une subvention de 381 000 $. Rappelons que l’annonce a été faite par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, de concert avec le Fonds de recherche du Québec – secteur Nature et technologies (FRQ). Les subventions pour les projets de recherche totalisent 5 991 225 $ pour le développement durable du secteur minier.

Impacts des transports sur les routes

Simon Dumais, professeur adjoint et directeur du programme de baccalauréat coopératif en génie des mines et de la minéralurgie à l’Université Laval, mentionne en entrevue que son projet vise à optimiser la conception des routes d’accès aux ressources par rapport au transport de concentré minéral. « On cherche à prendre en compte les impacts négatifs du transport (endommagement de la route, création de poussière, impact sur la sécurité routière) tout en favorisant l’efficacité du transport minier en ajustant le nombre de transports, leur charge et la configuration des camions par exemple. La cohabitation avec les autres usagers de la route est au cœur du projet », vulgarise le chercheur.

Améliorer la conception des routes

Et comment ce projet de recherche aidera le développement minier au Québec, et notamment le Nord-du-Québec ? « Il va permettre de développer des outils d’ingénierie pour améliorer la conception des routes d’accès aux ressources pour assurer une durée de vie optimale et une dégradation minimale tout en assurant un transport efficace du concentré. Les outils s’appliqueront aussi à la planification de la maintenance et à la réfection des routes. »

Les défis du transport du Nord québécois

Appelé à dresser l’état de situation actuelle concernant les routes d’accès aux ressources minérales au Québec dans le Nord-du-Québec, Simon Dumais mentionne d’emblée que les routes d’accès du Nord québécois sont essentielles pour les communautés locales et l’accès au territoire. « Certains projets miniers actuels, notamment les projets d’exploitation de lithium, engendreront un transport d’une grande quantité de concentré sur les routes du Nord québécois. Or, les routes n’ont pas été nécessairement dimensionnées pour ce type de charge. Il faut donc étudier l’impact de ces charges pour éviter une dégradation prématurée et planifier les opérations de maintenance adéquatement. »

Des défis se posent selon le chercheur. « Les défis incluent la sécurité routière, la génération de poussière et de bruit et la complexité de la maintenance des routes revêtues. En effet, les routes revêtues (asphaltées) peuvent permettre de réduire certains impacts négatifs comme la génération de poussière par exemple, mais posent des défis supplémentaires par rapport aux routes non revêtues (route de gravier) qui peuvent être maintenues plus facilement. »

Section d’essai sur la route du Nord

Le projet de recherche implique une recherche appliquée et expérimentale, incluant l’instrumentation d’une section d’essai sur la route du Nord, des mesures sur le terrain, des analyses numériques et des recherches documentaires. « Il existe déjà une section de la route Billy-Diamond qui est instrumentée pour ce genre d’essais. La collaboration avec des partenaires industriels et des communautés locales est également cruciale. Il est aussi prévu de réaliser des essais avec le simulateur routier de l’Université Laval pour reproduire la structure de la route et mesurer les bénéfices de l’utilisation de technique de stabilisation comme les géotextiles. »

Début dès 2025

Le chercheur explique ainsi l’échéancier du projet. « Il est prévu de débuter d’instrumenter la route au printemps 2025 pour réaliser des essais ponctuels durant l’été 2025. Il n’y aura pas d’impact sur les utilisateurs de la route durant ces essais. Les essais en laboratoire auront lieu à l’hiver 2025-26. L’analyse et les modélisations numériques se poursuivront jusqu’à la fin du projet prévue en été 2027. »

Mentionnons que le projet est en partenariat avec quatre partenaires industriel, minier et gouvernemental et communautaire. Cependant, le chercheur mentionne ne pas vouloir diffuser ses partenaires pour le moment.

Pas uniquement pour les MCS

Questionné sur le projet de Simon Dumais et de Jean-Pascal Bilodeau, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts précise que ce projet ne s’applique pas uniquement à l’exploitation des minéraux critiques et stratégiques (MCS). « L’objectif de recherche de ce projet est d’optimiser les stratégies de transport de concentré pour minimiser les impacts négatifs sur les infrastructures routières, l’environnement et les communautés locales, tout en maximisant l’efficacité opérationnelle », conclut le Service des communications du MRNF.

Il est possible de consulter la liste complète des projets financés en cliquant ici. Le troisième appel de propositions pour le Programme de recherche en partenariat sur le développement durable du secteur minier a été lancé le 3 octobre dernier.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS