À partir du 1er janvier 2025, le Nunavik aura le statut de membre permanent du Comité international des Jeux d’hiver de l’Arctique, ce qui lui permettra de participer aux sports d’équipe, d’envoyer un plus grand contingent d’athlètes aux jeux et d’être éventuellement l’hôte de ceux-ci.
La nouvelle a été annoncée le 20 juin par le Comité international des Jeux d’hiver de l’Arctique. Les jeux, un événement biennal, sportif et culturel, réunissent des jeunes de l’Alaska, du Nunavut, de l’Alaska, des Territoires du Nord-Ouest, du Yukon, du Groenland de Kalaallit Nunaat, du Nunavik, du Nord de l’Alberta et des peuples autochtones (Sami) de Norvège, de Suède et de Finlande. La Russie, qui devait accueillir l’édition 2026 des jeux, a été exclue de ceux-ci en raison de son invasion de l’Ukraine.
Une opportunité pour les sportifs
« Primordialement, cette annonce, c’est l’opportunité pour les sportifs de la région de performer sur une scène internationale, […] de voyager, d’échanger avec d’autres cultures », déclare le coordonnateur aux Jeux d’hiver de l’Arctique pour l’Administration régionale Kativik, Philippe Chiasson. Il ajoute que ce nouveau statut procure une visibilité accrue pour le Nunavik et ses athlètes. Le nouveau statut inscrira également le Nunavik dans les processus décisionnels et facilitera la prise en considération de ses perspectives et besoins.
« Nous travaillons avec le Nunavik-Québec depuis qu’il a participé pour la première fois aux Jeux d’hiver de l’Arctique en 1972, et nous sommes ravis de les accueillir en tant que membre permanent », déclare le président du Comité international des Jeux d’hiver de l’Arctique. John Rodda. « Cela marque une étape importante dans l’évolution des Jeux d’hiver de l’Arctique et amplifie encore la voix et la participation des communautés autochtones du Nord. »
Individuel versus collectif
Jusqu’à présent, le statut d’invité du Nunavik ne lui permettait d’être représenté que dans des épreuves individuelles et dans de rares sports collectifs, comme les jeux traditionnels dénés et inuits.
« Dans les derniers jeux [en Alaska, en mars], on a eu de bonnes performances dans […] les jeux dénés et inuits, rapporte Philippe Chiasson. De plus en plus d’athlètes performent super bien au tennis sur table, au badminton et dans les courses de raquette. Ce sont les cinq sports qu’on pratique actuellement, mais éventuellement, on va participer dans plusieurs autres catégories. »
Les prochains Jeux d’hiver de l’Arctique auront lieu à Whitehorse en 2026. Le Nunavik pourrait notamment y être représenté au hockey, depuis longtemps très populaire dans le Nord du Québec, et au volleyball.
« Depuis une dizaine d’années, le volleyball est devenu un sport très compétitif au Nunavik, affirme M. Chiasson, et nous avons plusieurs athlètes qui compétitionnent dans des réseaux collégiaux et universitaires. C’est un sport très populaire.
L’hôte des Jeux
Pour avoir le statut de membre permanent, il faut, entre autres, pouvoir être en mesure d’accueillir les jeux chez soi, sinon en binôme avec un autre membre, souligne Chiasson. C’est ce qui s’est passé en 2002, alors que les épreuves étaient partagées entre Iqaluit et Nuuk (Groenland), et, en 2018, entre Fort Smith et Hay River, aux Territoires du Nord-Ouest.
Cette option est envisagée par l’Administration Kativik. Actuellement, le Nunavik est bien équipé pour le hockey mais pourrait être à court d’infrastructures pour d’autres sports. Le manque de logement est déjà criant; loger des délégations venues d’ailleurs serait pour l’instant improbable.
Les autorités doivent s’informer des exigences minimales avant de pouvoir déclencher le processus pour poser la candidature du Nunavik. « Nous serions très heureux d’être les hôtes avec un autre endroit, assure Philippe Chiasson. Quand nous aurons les informations, plusieurs personnes et organisations mettront les efforts pour que ça devienne une réalité. […] Kuujjuaq est très intéressé d’avoir cette opportunité. »
La municipalité de Kuujjuarapik pourrait aussi faire partie de la solution. Elle est dotée d’un aéroport et d’un aréna et son territoire est imbriqué avec celui de la communauté crie de Whapmagoostui, un partenaire naturel, reconnait le coordonnateur des jeux pour le Nunavik. « L’accès aux deux endroits [Kuujjuaq et Kuujjuarapik] se ferait facilement à partir de Montréal et ou Nunavut », dit-il.