Chasse à l’orignal en zone 17 : les Jamésiens demandent des réponses

Une des personnes présentes a démontré que "la notion de partage fait partie, à la base, de l'Accord de la paix des braves en citant un passage qui appelle les deux nations au partage du territoire." Photo : Olivier Hébert

Lors de la dernière séance du Gouvernement régional Eeyou Istchee Baie-James (GREIBJ) qui se tenait du côté de Chapais la semaine dernière, plusieurs personnes étaient présentes afin de connaitre l’état de la situation et poser des questions aux élus de la région. La chasse à l’orignal est interdite dans la zone 17 depuis l’automne 2022.

Lors de la période de questions, nombre de personnes présentes voulaient connaitre l’état de la situation concernant la chasse en zone 17 et à quand le retour de la chasser à l’orignal pour les Jamésiens. Plusieurs se sont dit inquiets et certains ont peur que cette interdiction ne devienne permanente. « Dans les années 80, ils nous ont restreint la chasse aux mâles pour enlever de la pression de chasse et augmenter le cheptel d’orignaux dans la 17. C’est une mesure qui devait durer dix ans mais, vingt ans plus tard, elle était toujours en vigueur. »

Aux élus présents à la séance mensuelle, Alain Girard de Chibougamau a parlé de partage. Les Jamésiens sont là depuis assez longtemps pour considérer aussi la région comme la leur. Il mentionne en outre que son grand-père était dans la région depuis les années 50 et qu’il a contribué à développer le territoire. « Nos gouvernements parlent de partage depuis longtemps, alors pourquoi ne serions-nous pas capables de partager ce qui vit sur le territoire? Nous avons autant le droit de pratiquer la chasse que n’importe qui. Nous aussi, quand nous avons la chance de récolter un orignal, il nourrit 4 familles. » M. Girard a de plus démontré que la notion de partage fait partie, à la base, de l’Accord de la paix des braves en citant un passage qui appelle les deux nations au partage du territoire.

Les élus à l’écoute

Une des réponses les plus intéressantes vient de la cheffe de la communauté de Waswanipi, Irene Neeposh, qui évoque un problème de communication entre les deux nations. Il faut se souvenir que c’est sa communauté qui a bloqué une possible entente pour rétablir la chasse dans la zone 17, alors que toutes les communautés de la Jamésie devaient donner leur accord pour partager le nombre de prises alloué aux communautés avec les Jamésiens. Mais la cheffe a voulu mentionner que ce n’est pas toute sa communauté qui est complètement fermée à l’idée. Elle a même invité les gens à venir faire valoir leurs points de vue à une des séance du conseil de Waswanipi, invitation que s’est dépêché d’accepter le maire de Chapais, Jacques Fortin. « Je suis prêt à monter avec les gens de Chapais pour rencontrer vos gens n’importe quand. Je pense que, présentement, il y a une bonne atmosphère pour être capable de travailler ensemble. Il va falloir être patient, mais tout est en place pour faire avancer les choses. »

Pour ce qui est de la mairesse de Chibougamau, dans un rappel à ses collègues élus autour de la table, Manon Cyr a voulu lancer un message au sujet des nouvelles réalités et façons de faire des chasseurs en 2025. « La chasse des Québécois d’aujourd’hui, versus ce qui se faisait il y a 50 ou 30 ans, a évolué. Le régime ici s’applique comme n’importe où ailleurs au Québec. Ailleurs, quand on a diminué la chasse de la femelle, on a vu les cheptels augmenter. Donc ce que nos citoyens vous disent, c’est que tout le monde a la même préoccupation : de maintenir les cheptels. Le désir de tous, c’est d’aller à la chasse, mais dans le respect des règles que nous avons. »

Le grand chef de la nation crie, Norman A. Wapachee, a mentionné qu’il comprenait l’inquiétude des Jamésiens, qu’il était au courant de certains écarts de conduite. Malgré la possibilité pour sa nation de chasser encore dans la zone 17, l’état de la population de l’original inquiète encore beaucoup. Pour ce qui est de partager le territoire, il a toujours été important pour la nation crie d’avoir une bonne relation et de travailler conjointement avec les Jamésiens. Même au moment de signer l’entente, il a toujours été dans l’intention de sa communauté de travailler avec les Jamésiens et de trouver une façon de s’entendre et de fonctionner ensemble tout en respectant leurs traditions et leurs valeurs. Le chef Wapachee a aussi mentionné qu’un effort a été fait pour tenir un recensement des orignaux qui ont été récoltés par les communautés cries dans la zone 17 au cours des trois dernières années.

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