Alors que son eau potable provient d’un esker, offrant à la population de Chapais une eau filtrée naturellement, les installations d’eaux usées sont, quant à elles, actuellement en étude de conception depuis quelques années. Selon les informations obtenues, l’appel d’offres public pour la construction se ferait en début 2026.
Le contremaitre des travaux publics et responsable des services techniques et de l’environnement à la Ville de Chapais nous explique où en est le dossier actuellement. « Nous sommes en étude de conception depuis 2018 avec notre Service d’ingénierie. Nous arrivons actuellement aux dernières étapes de conception et des plans pour une construction. Ceux-ci devraient être disponibles d’ici les 24 prochains mois. Nous espérons, dans le meilleur des cas, être en mesure de faire un appel d’offres public pour la construction des installations en début d’année 2026. »
Entretien et travaux
« Comme l’eau ne nécessite pas de procédé de traitement, les installations sont relativement simples à entretenir dans leur ensemble. Les travaux récents d’entretien ont consisté à remplacer les deux moteurs et les deux pompes des puits du lac Presqu’île », explique M. Blanchet.
Cependant, les travaux demeurent quand même complexes. « Ils le sont de par leur nature, puisqu’il est nécessaire d’avoir une grue pour retirer les systèmes de pompage des puits et d’avoir des équipes spécialisées en système de captation d’eau souterraine. Nous nous assurons de toujours avoir un moteur, une pompe submersible et diverses pièces spécialisées
en inventaire, puisque ça peut prendre des mois à recevoir en cas de bris. »
Rare avis d’ébullition
Les avis d’ébullition, directement liés à des pannes des installations, sont émis en moyenne une fois aux 18 mois selon Simon Blanchet. Rarement, selon lui, on voit un avis d’ébullition émis à titre préventif suite à une panne de courte durée du système de distribution.
« Il y a rarement des bris pouvant affecter les services de distribution. Ce sont principalement des pannes électriques qui provoquent des arrêts de productions de très courte durée puisque notre temps d’intervention moyen est de 15 minutes en cas de panne ne pouvant être relevée par nos groupes électrogènes. »
Fermeture des purges
Simon Blanchet explique que la Ville de Chapais était au départ un camp minier. La majorité de ses installations de distribution ont donc été construites par la mine qui, à l’époque, ne prenait pas nécessairement toutes les dispositions pour installer les infrastructures assez profondément pour éviter le gel de ses conduites et des branchements de service. « Une maison sur deux est munie d’une purge en continu (bypass), ce qui augmente considérablement la moyenne de consommation par habitant.
Nous avons dernièrement soumis un plan au ministère des Affaires municipales et de l’Habitation pour faire l’inspection de la totalité des vannes de services de la municipalité afin de valider leurs fonctionnements pour ensuite rendre obligatoire la fermeture des purges dans les résidences en période estivale », ajoute M. Blanchet.
Il ajoute que certaines purges n’ont pas été arrêtées par certains résidents depuis des décennies. « Avant de leur demander de les manipuler, nous voulons au préalable avoir réhabilité un maximum d’infrastructures municipales pour éviter des sinistres. »
Il faut noter que les nombreuses purges qui restent en fonction durant la période estivale empêchent la municipalité de faire des recherches de fuite sur son réseau par corrélation acoustique, qui est une exigence du programme d’économie d’eau du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.
« Cela limite les mesures d’économie d’eau que la Ville peut effectuer à court terme par la réparation ciblée sur ses infrastructures. Nous sensibilisons la population de façon continue afin que leurs utilisations de l’eau soient responsables. »
Consommation de 40 % de l’eau
« Plusieurs citoyens de Chapais se questionnent sur l’utilisation de l’eau potable par la compagnie Nexolia, soit l’usine de cogénération. Bien que l’usine consomme 40 % de l’eau produite par la municipalité, elle n’impacte pas la moyenne d’eau consommée par les citoyens dans le rapport annuel que nous soumettons au ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, puisque ce volume d’eau mesuré est soustrait à la moyenne de consommation par habitant », précise le contremaitre et responsable des services techniques.
Et qu’en est-il de la réserve en eau à Chapais ? Pourrait-on y construire un château d’eau pour pallier aux pannes ? « La Ville de Chapais dispose déjà d’une réserve d’eau dans ses installations du boulevard Springer. Cette réserve est suffisante pour desservir le Service incendie en cas de problème d’approvisionnement. Toutefois, la contribution des industriels est demandée en cas de panne, afin de conserver ce volume d’eau pour les urgences incendies ou afin d’assurer une circulation continue de l’eau en hiver pour éviter le gel de certaines conduites, le temps de faire les réparations ayant causé une panne d’approvisionnement. »
Une eau naturelle des glaciers
Fait à noter, la Ville de Chapais puise son eau dans un esker. Par définition selon l’encyclopédie canadienne, un esker est « une construction alluviale sinueuse de gravier et de sable qui s’est formée durant le retrait glaciaire à la suite du dépôt de sédiments charriés par des ruisseaux d’eau de fonte coulant sur la glace ou dans des tunnels sur la glace ou, le plus souvent, sous la surface glaciaire. » En d’autres mots, une eau filtrée naturellement. Ce n’est que, depuis 2010, que la Ville de Chapais s’approvisionne dans cet esker. Auparavant, l’approvisionnement se faisait via de l’eau de surface.
Pour la Ville de Chapais, cet esker est situé aux abords du lac Presqu’île.
Deux puits fonctionnent en alternance pour acheminer l’eau sur une distance de six kilomètres pour remplir les réservoirs d’eau potable de la municipalité située sur le boulevard Springer. L’eau est ensuite surpressée dans la station afin d’être distribuée dans les 18 kilomètres de conduite de la municipalité.