L’artiste peintre de Matagami qui fait connaitre la beauté de la Jamésie et de tout le Nord-du-Québec (NDQ) par le biais de ses toiles a reçu à la fin du mois de septembre le prix du CALQ (Conseil des arts et des lettres du Québec) Artiste de l’année NDQ. Le prix le plus prestigieux que l’on puisse remettre à un ou une artiste peintre au Québec selon elle.
Stéfanie Thompson est devenue avec les années une figure incontournable du paysage culturel nord-québécois. Les juges l’ont d’ailleurs souligné lors de la remise de son prix. Qualifiant son œuvre comme étant ancrée dans le territoire, elle révèle avec sensibilité la beauté naturelle du nord grâce à une palette chromatique éclatante et une approche artistique novatrice. Ils ont mentionné aussi son implication dans la communauté et son rayonnement artistique qui font d’elle une ambassadrice précieuse de la culture nordique.
« Je capote, je n’en reviens pas », nous a-t-elle lancé lorsque le journal l’a rejointe avec son sourire chaleureux dans la voix. Elle ne l’a pas vu venir du tout. À chaque année, les artistes doivent s’inscrire, ils posent leur candidatures. « Mais ça devait faire 5 ou 6 ans que je m’inscrivais chaque année en me disant peut-être qu’un jour. Mais cette année, quand ils ont dit mon nom, je capotais. »
L’artiste qui est dans la région depuis près de 15 ans est reconnue pour son engagement exceptionnel et sa capacité à rassembler autour de l’art. Avec le temps, elle a le sentiment de transporter l’image du NDQ à travers ses toiles. « Oui, l’image des paysages, mais aussi l’image de notre communauté. » Bien qu’elle trouve nos paysages magnifiques, elle essaie d’imprégner la chaleur de notre communauté dans ses œuvres. « Parce que c’est la vision que j’ai, c’est ce que les gens me donnent. Je prends tout ça et je les intègre dans mes paysages nordiques. On voit peu de gens dans mes toiles, mais on les sent. On sent l’amour pour la région, la passion des gens. C’est du moins ce que moi j’observe dans la nature et je le transmets dans mes couleurs et les textures, entre autres. »
Parcours
Stéfanie Thompson a déménagé en Jamésie en 2012 alors qu’elle quitte la région des Laurentides pour la municipalité de Radisson. « Lors de mon déménagement en 2012, jamais je n’aurais pu imaginer faire autant de projets année après année et toujours des projets les plus fous les uns que les autres. Toujours dans le domaine de l’art. » Elle avait un rêve, il y a quelques années, c’était de vivre de sa passion, la peinture, ce qu’elle a réussi à faire même en vivant dans le nord. « Cette reconnaissance-là qui arrive, ça me donne vraiment le gout de me dire : Go, on continue. »
Quand elle regarde les dernières années, la jeune femme est vraiment contente de son cheminement. « Ce prix-là m’a permis de revoir le parcours des dernières années. C’est vrai que, quand j’ai débuté à Radisson, j’étais seule dans mon atelier. C’est là que j’ai construit toute ma démarche artistique et puis, quand j’ai déménagé à Matagami, c’est à ce moment que je suis plus tombée dans l’œil du public », mentionne-t-elle. Il faut dire que l’accès par la voie terrestre au reste de la province a facilité l’arrivée de nombreux projets collaboratifs et régionaux. « Ça m’a permis de m’ouvrir sur la région au complet. »
Après avoir peint sur commande pendant plusieurs années, maintenant, Stéfanie offre plutôt un grand éventail d’œuvres disponibles sur son site. « Les commandes étaient devenues trop contraignantes pour moi. Je ne voulais plus avoir à respecter des lignes précises. Je pense que c’est correct aussi. Mais maintenant, je veux être libre de créer ce que je veux, comme je veux. » Ce qu’elle aime maintenant, c’est de dire aux gens : « Voici ce que j’ai de disponible. Il y en a toujours quelques-uns qui vont se connaitre là-dedans. Cette liberté lui a permis de faire également toutes sortes d’autres œuvres comme, par exemple, la grande murale à Matagami, son projet géologique sur la roue Billy-Diamond et d’autres projets qui sont à venir. « Ces nouveaux projets-là, ça me permet de parler du nord, mais dans des formats complétement autres, ce qui est super intéressant aussi. »


