35e anniversaire du jugement de Chantale Daigle – « Le droit à l’avortement est encore un tabou » – Ministre Martinez Ferrada

Pour la ministre Martinez Ferrada la question de l’avortement, 35 ans après le jugement Daigle c. Tremblay, demeure un tabou. (Photo courtoisie)

Le 8 août 2024 marque le 35e anniversaire du jugement de la Cour Suprême du Canada dans le cas de Daigle c. Tremblay. Un jugement qui a marqué une grande victoire pour le droit des femmes de choisir au Canada de se faire avorter, grâce au travail et à la ténacité de Chantale Daigle, originaire de Chibougamau.

Rappelons que le 27 juillet 1989, plus de 10 000 personnes avaient marché dans les rues de Montréal pour appuyer la procédure légale de Chantale Daigle dont la cause s’est rendue jusqu’en Cour Suprême du Canada.
Le 8 août 1989, la Cour suprême casse l’injonction qui l’empêchait de se faire avorter. À la fin de la journée, les juges rendent une décision historique et rejettent l’injonction qui empêchait Chantale Daigle de subir un avortement.

Anniversaire historique

Pour souligner cet anniversaire, Martinez Ferrada, ministre du Tourisme et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec a souligné l’importance, maintenant plus que jamais, de protéger ce droit au pays.

« Il est important de rappeler aux gens et aux femmes du Canada et du Québec, l’impact qu’a eu le jugement de Chantale Daigle sur toutes les femmes. Ça s’est passé un an après l’arrêt de Morgentaler. Elle s’est battue pour obtenir le droit à décider pour son propre corps », commente la ministre.
« Cette décision de la Cour suprême a eu un impact sur le débat autour de l’avortement. Il faut s’en souvenir. Chantale n’a pas fait tout cela pour la cause des femmes, mais pour elle-même et elle l’a souvent dit après le jugement. Le courage qu’elle a eu pour se battre était fondamental. Ce fut une décision qui a eu des conséquences historiques sur le droit des femmes à l’avortement », ajoute-t-elle.

Accessibilité difficile

Toujours selon la ministre, le débat autour de la question de l’avortement est encore présent.
« Aujourd’hui on doit encore se battre. Ce droit n’est pas seulement lié au choix de la femme, mais également à l’accès qu’elle peut obtenir pour se faire avorter au Canada. Ce geste médical, accepté par le médecin et la femme, demeure limité dans certaines régions du pays. »
« Il suffit de regarder ce qui se passe au sud de la frontière et dans d’autres pays au monde pour constater qu’il est plus facile pour les femmes de se faire avorter, dans ces pays. La question du droit à l’avortement est encore une fois très fragilisée. C’est pour cette raison qu’il faut se rappeler ce qu’a fait Chantale Daigle, il y a 35 ans et du jugement de la Cour Suprême pour ne pas remettre en question ce droit fondamental », constate la ministre.

Sujet polarisé

Martinez Ferrada soutient que l’avortement est encore un sujet très polarisé. « Ça demeure un tabou au niveau de la société. Moi quand j’ai fait une sortie à la Chambre des Communes, un an après le jugement de Chantale Daigle, ce fut la première fois qu’une femme disait publiquement, devant les élus, qu’elle avait eu un accès à un avortement. Le nombre de commentaires que j’ai eu par la suite fut très positif de la part de femmes qui m’ont remercié d’avoir brisé le silence. »

« Toutefois, encore aujourd’hui c’est un sujet interdit pour plusieurs. Les commentaires très négatifs que j’ai eus demeurent très importants. Plus on parle de l’avortement et davantage on va normaliser le fait que la femme a le droit de choisir ce qu’elle peut faire avec son corps. Malheureusement, en 2024, il s’agit d’un débat qui doit se poursuivre », conclut la ministre.

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