Du côté touristique
Pour le directeur général de TAQ, Dave Laveau, le tourisme autochtone est peu présent à Montréal, même si la ville est la porte d’entrée du tourisme au Québec. Bien qu’il existe quelques expériences de «très haut niveau, [comme] le festival Présence autochtone et l’espace Ashukan», la métropole ne participe pas au boom que connaît le tourisme autochtone québécois depuis 15 ans. D’où l’idée d’offrir une présence touristique dans la métropole, présence qui ne sera pas un musée. «Des musées autochtones, il y en a aux quatre coins du Québec», dit-il. «On ne veut pas archiver les cultures, on veut les maintenir vivantes», précise Mme Parent.
«L’ADN du projet, c’est la technologie, que ce soit avec les simulateurs d’expériences, la réalité augmentée, les systèmes d’hologrammes, etc., affirme M. Laveau. Il y a différentes technologies qui sont très stimulantes, très immersives, qui permettent aux visiteurs d’être en contact virtuellement avec la culture des 11 nations autochtones du Québec.»
L’expérience qui sera vécue dans ce lieu, dont le nom officiel n’est pas encore déterminé, sera d’une durée de 60 à 90 minutes et permettra aux visiteurs de participer virtuellement ou d’observer une action culturelle autochtone. Par exemple, «on pourrait permettre à un visiteur, à l’aide d’un simulateur, de parcourir les rivières comme le faisaient ou comme le font certaines nations. Autrement dit, il y a une question éducative qui se fait dans une expérience ludique et immersive grâce à la technologie», explique M. Laveau. L’expérience a aussi pour but de propulser les visiteurs vers les expériences touristiques autochtones dans les communautés partout au Québec.
Ce projet de lieu culturel, né du Réseau pour une stratégie urbaine de la communauté autochtone de Montréal, est dans l’air depuis plusieurs années, précisent Mme Parent et M. Laveau. Depuis quelques mois, il est porté par un nouveau souffle, issu de la col-laboration entre l’organisme DestiNATIONS et Tourisme Autochtone Québec. «On est deux promoteurs qui ont des missions différentes mais complémentaires, affirme Mme Parent. Le projet a besoin des deux missions pour exister, on en est convaincus.»
Une vision différente
Selon Marie-Josée Parent, la notion de culture pour les autochtones diffère de la vision qu’en ont les Occidentaux. «Ce n’est pas pour être professionnel qu’on fait de l’art, c’est pour transmettre sa culture. Une chose dont on se rend compte, c’est qu’il y a beaucoup d’artistes qui ne vont pas se définir comme “artistes”, parce que ce mot existe très peu dans les langues autochtones. On parle de “créateurs”. Toutle monde est créateur.»
Suivant cette logique, Mme Parent mentionne que les catégories «amateur» et «professionnel» ne seront pas utilisées puisque «la culture appartient à tous». Aussi, «il n’y a pas de notion de secteur, d’industrie ou de milieu culturel; ça, c’est très occidental, même si certains artistes ont une certaine hybridité», reconnaît-elle.
Des groupes qui oeuvrent à combattre les préjugés et à favoriser le dialogue. Des projets culturels et éducatifs stimulants. Des jeunes qui travaillent pour leur nation. Parce que tout n’est pas noir dans les communautés autochtones, TC Média présente l’autre côté de la médaille, à Montréal et en région. Consultez notre dossier complet: