Par Gabriel Bouchard
Le 28 mars dernier, David Bergeron a été nommé directeur des forces policières par le Grand Conseil des Cris, et ce, de façon unanime. Pour cet homme qui a été un policier apprécié par ses collègues partout où il est passé, c’est dans l’objectif de rendre service à sa communauté qu’il se lance dans ce grand défi. La Sentinelle a parlé avec le nouveau directeur des forces policières Eeyou Eenou.
David Bergeron travaille dans le domaine policier depuis plus de 23 ans, mais le défi qui l’attend en est un de taille. L’homme originaire de Mistissini devient le directeur des forces policières Eeyou Eenou et s’occupera de neuf communautés autochtones dans la région du Nord-du-Québec. Pour lui, c’était naturel de redonner à la communauté. «Chez les Cris, on aime ça échanger et partager. Depuis mes débuts dans la police, j’ai tellement acquis d’expérience que je voulais redonner un peu de cette expérience à ces gens-là. C’était le temps que je partage tout ce que j’ai acquis», explique le principal intéressé.
Alors qu’il était lieutenant pour les forces policières de Mistissini, son but était d’améliorer les façons de faire des corps policiers autochtones. Ces agissements et sa manière de travailler avec les gens ont fait leur petit bout de chemin. «J’avais envie d’un corps policier plus communautaire, tout en continuant de pratiquer selon les principes de nos fonctions », explique le directeur Bergeron. « Lorsque j’ai appliqué pour le poste de capitaine par intérim, j’ai pu implanter ce système à Oujé-Bougoumou et Waswanipi. Par la suite, je me suis dit que, tant qu’à faire ce genre de processus pour trois communautés, pourquoi ne pas le faire pour toutes les communautés ?»
Maintenant en poste depuis un moment, le but de David Bergeron est assez simple : donner un meilleur service à la population. «Comme nous sommes un corps de police indépendant, il n’y a personne qui nous prend sous son aile. C’était important pour moi d’assurer que les services à la population soient faits de la meilleure des façons, et ce, de façon efficace.»
Beaucoup de territoire à couvrir
On le sait, le Nord-du-Québec, c’est vaste. Mais pour David Bergeron, les longues distances ne sont pas un problème. «C’est beaucoup de logistique, parce que je veux m’assurer de faire mon travail aussi bien que celui de mon rôle de papa », dit David Bergeron en riant. « Tout le monde me supporte dans mon défi, et Chibougamau étant près de plusieurs communautés, cela ne pose pas de problème.»
L’avantage linguistique
Ayant été policier pour la Sureté du Québec pendant plusieurs années après son passage avec les forces policières d’Oujé-Bougoumou, David Bergeron considère que son plus grand avantage, c’est la communication. «C’est important de connaitre le système policier, mais le fait de parler les trois langues, cela aide énormément. Cela permet de mieux nous préparer et de me faire comprendre plus facilement.»
De plus, les relations développées et le leadership acquis durant ses années d’expériences sont aussi des atouts de taille. «J’ai pu travailler avec d’excellentes personnes partout où je suis passé. J’ai eu la chance d’avoir des collègues qui m’ont beaucoup appris. C’est ce que j’essaie de recréer comme directeur, parce que la bonne police communautaire, j’y crois réellement», conclut David Bergeron.