Temps supplémentaire pour le mont Sorcier

Voyager Metals a demandé un délai supplémentaire de 90 jours pour mieux répondre aux questions et commentaires suscités par son projet de mine de fer et de vanadium au mont Sorcier.
Ce délai, qui a débuté le 27 juillet, s’ajoute à un autre de 180 jours, déjà prévu pour l’étape préparatoire. Il s’agit d’une démarche courante dans ce type de consultation.

Un projet d’environ 750 M$

Dans sa forme actuelle, le projet du mont Sorcier vise à créer une mine à ciel ouvert près du lac Chibougamau, en terre de catégorie III selon la Convention de la Baie-James et du nord québécois. Il serait doté d’une usine métallurgique, de deux haldes à stériles, d’un parc à résidus et d’un bassin de récupération des eaux usées.

La construction d’une voie ferrée d’environ 49 kilomètres est prévue ce qui permettrait d’acheminer le concentré jusqu’au terminal maritime de Grande-Anse, sur le Saguenay. Il est anticipé que la mine du mont Sorcier produise quotidiennement 13 700 tonnes de minerai, soit cinq millions de tonnes annuellement pour une durée de vie de 21 ans. Il s’agit d’un projet d’environ 750 M$, qui emploierait 350 travailleurs.

Dix pages de questions et commentaires

L’Agence d’évaluation d’impacts du Canada (AEIC) a rendu public sur son site Internet le Sommaire des questions, un document synthèse des commentaires et questions recueillis par écrit ou lors des consultations des 28 juin et 5 juillet derniers. Le document de 10 pages très denses se subdivise en 17 sections : santé et bienêtre, droit autochtone, conditions socioéconomiques, etc. Les sources écrites (aussi disponibles sur le site) proviennent notamment de citoyens de Chibougamau, du département de ressources naturelles d’Oujé-Bougoumou, de Premières Nations du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de ministères fédéraux et d’organismes environnementaux.

Abstraction faite des demandes d’éclaircissement, les commentaires sont essentiellement négatifs, comme l’étaient ceux formulés lors de la consultation en ligne du 5 juillet, où trois conseillers municipaux de Chibougamau ont fortement mis en doute la pertinence du projet.

Une attitude positive

Dans ce contexte, le vice-président au développement de Voyager Metals, Hubert Vallée, affiche une attitude positive. « J’en ai vu d’autres, commente M. Vallée. Il faut prendre ça avec un grain de sel. Vingt-cinq personnes ont participé [à la consultation du 5 juillet] mais il y a quand même 8 000 personnes à Chibougamau. Les gens qui ont une opinion négative ou qui ont des réserves parlent souvent plus fort que les autres. […] Il y a eu des commentaires pertinents, des choses légitimes qu’on avait déjà mentionnées dans la description initiale du projet, par exemple les préoccupations sur le bruit. C’est déjà prévu qu’il n’y ait pas de rejets dans le lac et on travaille sur les impacts visuels. »

Le vice-président de Voyager Metals estime que savoir d’avance ce que la population veut que le site d’une mine devienne après sa fermeture permet de guider en conséquence la conception de celle-ci.

Un processus légitime

Dans plusieurs commentaires oraux et écrits, la disparition de la montagne a été évoquée, exprimée comme une perte pour la région. Hubert Vallée concède la réalité de la chose. « Mais ça va se faire graduellement sur 20 ans, précise-t-il, et des montagnes artificielles vont se construire à partir de hardes de stériles. C’est un déplacement. On va travailler pour voir comment on peut bâtir les haldes pour compenser la perte de la montagne. »

« C’est un processus qui dure trois ans, ajoute-t-il, parlant de l’ensemble de la consultation. C’est correct que les gens s’expriment. Nous, on veut rendre le projet acceptable. À la fin, ce sera la décision globale du ministre [d’Environnement et Changement climatique] et de l’Agence. »

Dans sa réponse, Voyager Metals devra expliquer comment il résoudra les problématiques soulevées par les citoyens et les organismes. L’AEIC décidera alors si une évaluation d’impact est nécessaire pour le projet et, le cas échéant, le public aura d’autres occasions de faire des commentaires au cours du processus d’évaluation d’impact.

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