À la suite du troisième décès par balles en moins de deux mois à Lac-Simon, Romeo Saganash a laissé tomber une phrase qui en dit long.
«C’est malheureux et grave à dire, mais on doit utiliser le terme ‘’encore’’… Il s’agit d’une bien triste tragédie. Je tiens à offrir mes sympathies à la famille et aux proches de la victime, ainsi qu’à la communauté de Lac-Simon, qui vient de subir coup sur coup trois morts tragiques», a d’abord mentionné le député fédéral d’Abitibi – Baie-James – Nunavik – Eeyou.
Comme bien d’autres, M. Saganash a été troublé en regardant les images des événements survenus mercredi soir à Lac-Simon. «On voit que c’est une communauté en désarroi. Et avec tout ce qui s’est passé, on sait que les policiers doivent travailler dans des conditions de grand stress, a-t-il raconté.
«Malgré les appels à l’aide du conseil de bande pour avoir des ressources supplémentaires, rien n’a été fait. Va-t-il falloir une autre tragédie pour que les gouvernements bougent enfin?», a demandé le député du NPD.
Beaucoup de tension
La tension est vive à Lac-Simon, et selon Romeo Saganash, il en va de même dans d’autres communautés autochtones en raison des piètres conditions de vie qu’on y retrouve. «Dans une perspective globale, la situation est une bombe sociale liée au manque chronique de ressources, a affirmé M. Saganash.
«Il y a un manque de ressources car les communautés n’ont pas les moyens d’engager plus de policiers et de personnel en services sociaux ou en santé mentale, par exemple. Le manque de logements, à cause duquel on se retrouve avec des maisons surpeuplées, est un autre facteur de tension. Et pourtant, considérant les impôts qu’ils reçoivent, les gouvernements seraient capables de fournir les ressources nécessaires à Lac-Simon et Kitcisakik. Ça prend juste de la volonté politique et morale des gouvernements», a-t-il soutenu.
Visite de la ministre Bennett
Le député Saganash entend continuer à s’impliquer et à faire pression sur les gouvernements dans l’espoir d’améliorer les choses. «Ça prend une approche globale et je vais mettre tout mon poids politique afin que soit mis en place un véritable plan d’action, en collaboration avec les leaders et les membres des communautés», a-t-il avancé.
M. Saganash a d’ailleurs indiqué que la ministre fédérale des Affaires autochtones, Carolyn Bennett, avait accepté son invitation d’effectuer une visite en Abitibi prochainement. «Elle m’a dit oui tout de suite. L’occasion sera belle pour elle de s’enquérir sur place de la situation. Reste maintenant à trouver une date», a-t-il signalé.