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Réforme de la santé chez les Cris

Le président du CCSSSBJ, Bertie Wapachee.

En 2023, le Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James (CCSSSBJ) propose une réforme du système de santé comportant huit chantiers regroupés par le thème de la solidarité sociale.

La réforme a été présentée par le président du CCSSSBJ, Bertie Wapachee, et son directeur général, Daniel St-Amour, lors d’une rencontre avec le Grand Conseil des Cris et les chefs des communautés le 1er février dernier à Mistissini.

Le CCSSSBJ cherche à conclure un protocole d’entente sur une réforme législative avec le gouvernement cri et le ministère de la Santé et des Services sociaux. Les changements touchent aussi les projets d’immobilisation, des changements dans le modèle de premiers soins et la protection de la jeunesse, les dossiers de la santé mentale, de la violence et des abus sexuels.

Amendements

Une rencontre entre le CCSSSBJ et le gouvernement cri est prévu pour bientôt. « Un des objectifs est de signer un amendement à l’entente, a dit Daniel St-Amour lors de la rencontre. L’entente originale était très utile. Elle a permis de négocier les nouveaux services, spécialement les résidences pour les ainés […] et d’allouer de l’argent pour la prévention du suicide. […] On veut aller plus loin, on veut se rapprocher encore plus des communautés, avec ce que Bertie dit, les responsabilités partagées. »

Les comités Miyupimaatisiiun

La réforme demandée par le CCSSSBJ doit aussi toucher les comités Miyupimaatisiiun, qui sont implantés dans certaines communautés cries de la Baie-James et ont le mandat d’agir à titre d’organe de liaison entre les membres des communautés et le CCSSSBJ. Un symposium des comités Miyupimaatisiiun doit avoir lieu à Montréal du 21 au 23 février prochain, avec la présence des membres du gouvernement et de la commission scolaire cris. « Les comités Miyupimaatisiiun sont la clé, a dit le directeur St-Amour. […] Ça ne marche pas. J’ai été à plusieurs rencontres de comités et les gens ne se montrent pas. […] Ce qu’on voudrait, c’est payer le salaire de la personne qui va au comité […] et qu’on fasse ça dans le jour. Si on fait ça, nous allons avoir du succès. On va avoir des comités très utiles. »

Vers une entente

Dans le modèle proposé, les comités présenteront des recommandations au CCSSSBJ, qui prendra les décisions et les deux parties conviendront ensemble du financement. « Certaines ressources viendront du Conseil de la santé, certaines de la nation, certaines de d’autres sources, a précisé Daniel St-Amour. Mais on va travailler ensemble pour s’assurer que vos projets soient financés correctement. Plusieurs grandes initiatives du CCSSSBJ sont mortes dans l’œuf parce qu’elles n’ont pas été financées correctement. »

Judy Nakogee, du CCCSSSBJ, est impliquée dans l’organisation du symposium. Comme M. St-Amour, elle considère que les comités Miyupimaatisiiun sont l’élément primordial de la réforme proposée. Elle est confiante qu’une entente soit entérinée à la fin du symposium de Montréal, où de nouveaux comités Miyupimaatisiiun seront établis pour les communautés qui n’en ont pas encore.

Responsabilités partagées

Lors de la réunion du Grand conseil des Cris du 1er février, le président du CCSSSBJ, Bertie Wapachee, a appelé au partage des responsabilités, un thème sous-jacent à celui de la solidarité sociale. « Dans les dernières décennies, nous avons accepté que trop de choses deviennent une partie de notre société, de notre culture : les violeurs, les assauts sexuels, la violence domestique, la violence, a dit M. Wapachee. Ça fait partie de notre culture parce qu’on n’a rien fait pour les résoudre, pas assez en tout cas. Comme organisation, on ne peut pas tout faire. On a besoin de votre aide. […] Ce qui nous aiderait beaucoup au début, c’est de régler les histoires avec les comités Miyupimaatisiiun et les ententes de partenariat. […] Nous devons travailler ensemble. Des responsabilités partagées, ça signifie que chaque individu est responsable de ses propres choix et d’en faire des meilleurs, particulièrement pour nos enfants. Pour les deux prochaines années de mon terme, vous allez continuer d’entendre ça jusqu’à ce qu’on travaille ensemble. »

Adaptation à la culture

Dans le cadre des réformes législatives, le CCSSSBJ vise à renforcer la culture et les valeurs spirituelles cries à la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris. Il veut aussi adapter à la réalité crie la Lois sur la protection de la jeunesse et la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. On veut en outre moderniser la section 14 de la Convention de la Baie-James et du nord québécois, qui porte sur les services cris de santé et de sécurité.

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