Rareté de main-d’œuvre : plus de postes vacants que de chômeurs

Renée-Claude Baillargeon, directrice régionale de Services Québec du Nord-du-Québec, confirme que la région n’est pas en reste avec les problèmes de recrutement de main-d’œuvre. Un défi de tous les jours pour la majorité des gestionnaires.

En 2022, pour les régions Côte-Nord et Nord-du-Québec, 3 555 postes étaient disponibles pour 2 500 chômeurs. Une situation que l’on observe depuis le quatrième trimestre de 2020.

Depuis quelques années, la baisse démographique que l’on dénote rend difficile pour les entrepreneurs l’accès à de la main-d’œuvre qualifiée.

« La pénurie de main-d’œuvre que l’on vit à l’échelle nationale est exacerbée dans notre région due aux défis démographiques que nous vivons. Notre bassin d’entreprises est composé de très petites entreprises et de grandes entreprises », explique Renée-Claude Baillargeon, directrice régionale de Services Québec du Nord-du-Québec.

« Les grandes entreprises sont souvent plus concurrentielles au niveau salarial rendant le recrutement plus difficile pour les entreprises de 10 employés et moins. »

Autre problématique : le fait que l’on ne retrouve qu’un seul établissement d’études postsecondaire dans la région oblige parfois les jeunes à quitter la région pour y poursuivre leur formation.

« Par voie de conséquence, les entreprises ont moins accès à la main-d’œuvre étudiante pour combler les besoins à temps partiel ou les postes d’entrée dans leurs entreprises », ajoute la directrice.

Secteurs touchés

Au troisième trimestre de 2022, plus de la moitié des postes vacants sont concentrés dans trois grandes catégories professionnelles : le secteur de la santé, l’enseignement, le droit, les services sociaux, communautaires et gouvernementaux.

Par contre, les difficultés de recrutement au Nord-du-Québec affectent la quasi-totalité des secteurs d’activité.

« Un problème davantage présent dans le secteur de la santé où l’on doit recourir, de façon massive aux agences de placement et à l’embauche internationale. »

« D’autres secteurs sont très affectés dont le commerce de détail où l’on doit procéder à l’embauche de personnes de plus en plus jeunes. La restauration n’est pas en reste. On doit réduire les heures d’ouverture. Finalement, le manque criant de services de garde impacte énormément sur les efforts pour retenir la main-d’œuvre dans la région », affirme la directrice.

Pourquoi le Nord-du-Québec?

Les travailleurs qui ont un emploi dans le Nord-du-Québec ont un avantage financier par rapport à d’autres régions du Québec. Ils ont accès à une prime de disparité régionale.

« De plus, professionnellement, l’accès à des postes de qualité ou à des postes de supervision ou de gestion est beaucoup plus facile que dans les grandes régions. Des crédits d’impôt pour résidents de régions éloignées et un crédit d’impôt pour nouveau diplômé travaillant dans une région éloignée sont disponibles. »

« Les gens qui emménagent dans la région pour un emploi y restent pour la qualité de vie. Toutefois même si plusieurs reviennent en région le taux de sortie est supérieur », conclut Renée-Claude Baillargeon.

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