Pour sauver l’esturgeon jaune

Pour établir le plan de conservation, des consultations ont été menées dans neuf communautés cries, dont Eastmain.

Les gouvernements du Canada et de la nation crie ont signé le 27 juin un accord perçu comme historique pour la conservation des populations d’esturgeon jaune dans Eeyou Istchee.

L’esturgeon jaune est l’une des cinq espèces d’esturgeon que l’on trouve au Canada; les Cris d’Eeyou Istchee lui accordent une grande valeur culturelle.

Au Québec, selon des données provinciales, l’état des populations d’esturgeon jaune est variable selon les régions et les plans d’eau. Il se porte assez bien dans le fleuve Saint-Laurent, mais la situation des populations du sud des baies d’Hudson et James est considérée comme préoccupante et celle des populations de la rivière des Outaouais est jugée précaire.

Gestion, coordination et amélioration

L’accord établit un cadre de collaboration de nation à nation pour l’élaboration d’un plan de gestion des menaces en reconnaissant le rôle et le leadership de la nation crie. L’accord permet à Pêches et Océans Canada d’élaborer un plan de gestion des menaces conforme à la Loi sur les espèces en péril pour les populations d’esturgeon jaune du sud de la baie d’Hudson et de la baie James, présentes sur le territoire de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois.

 Il s’agit, entre autres, de concevoir des mesures de conservation axées sur la gestion et la coordination, la recherche, la protection, la restauration et l’amélioration de l’habitat.

 Depuis la signature de l’accord, un groupe de travail composé de membres du gouvernement de la nation crie, de l’Association des trappeurs cris (ATC) et de Pêches et Océans a été formé pour élaborer le plan de gestion des menaces. Dans le cadre de ce processus, des entrevues ont été menées avec des membres de neuf communautés.

Une première au Québec

Selon un communiqué émis par les deux parties, l’accord est le premier du genre au Québec et marque une étape importante vers un partenariat accru entre le gouvernement du Canada et les peuples autochtones pour la protection des espèces en péril.

 « La signature de cet accord de conservation […] démontre une volonté de reconnaitre que les nations autochtones ont le droit inhérent de participer pleinement à la gouvernance de leur territoire, y compris à la conservation de la faune et de ses habitats, fait savoir la grande cheffe de la nation crie, Mandy Gull-Masty. […] la Nation Crie a des responsabilités inhérentes et législatives pour protéger son territoire et sa faune au moyen de ses propres pratiques, systèmes, lois, valeurs et connaissances traditionnelles. »

« Il est de notre responsabilité de protéger et de conserver cette espèce pour les générations futures et nous nous félicitons du cadre de collaboration mis en place pour identifier les mesures de conservation nécessaires à la survie de l’esturgeon jaune », commente le président de l’Association régionale des trappeurs cris, Arden Visitor.

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