S’il devient une mine, le projet de terres rares et de niobium Montviel, que Ressources GéoMégA développe au nord de Lebel-sur-Quévillon, pourrait être exploité pendant plusieurs générations.
C’est ce qu’a laissé entendre Alain Cayer, vice-président exploration de la société de Saint-Lambert, sur la Rive-Sud de Montréal, lors de la publication du nouvel estimé des ressources du projet. «Après 36 346 mètres de forage et combiné avec notre schéma de procédé 100 % hydroélectrique, Montviel présente un potentiel de plusieurs générations», a-t-il déclaré.
En octobre 2014, lors du congrès annuel de l’Association de l’exploration minière du Québec, M. Cayer avait confié au journal que le gisement Montviel s’étendait à au moins 700 mètres de profondeur et que l’exploitation des 200 premiers mètres seulement donnerait une durée de vie minimale de 20 ans.
Les calculs mis à jour font désormais état de 82,4 millions de tonnes de minerai titrant 1,51 % d’oxydes de terres rares en ressources indiquées, dont 202 millions de kilos de néodyme à 2452 ppm et 141,3 millions de kilos de niobium à 1715 ppm. Du côté des ressources présumées, celles-ci totalisent 184,2 millions de tonnes de minerai, dont 448,3 millions de kilos de néodyme à 2433 ppm et 242,3 millions de kilos de niobium à 1315 ppm.
La précédente évaluation datait de septembre 2011 et laissait présager un potentiel initial d’environ 600 millions de kilos de néodyme. Le nouvel estimé a été réalisé en délaissant le scénario initial d’une exploitation à ciel ouvert au profit d’une mine souterraine, à raison d’une cadence de traitement de 2500 tonnes de minerai par jour.
Révolutionnaire et unique en son genre
Le procédé de séparation des terres rares mis au point par GéoMégA est unique en son genre en ceci qu’il recourt à l’hydroélectricité plutôt qu’aux produits chimiques. Celui-ci permet aussi d’isoler plus facilement les terres rares lourdes – les plus économiquement rentables – par rapport à l’extraction chimique, qui demande des centaines de cycles pour les purifier.
Une terre rare qui vaut son pesant d’or
Une des principales terres rares contenues dans le gisement Montviel, le néodyme entre dans la fabrication d’aimants permanents, lesquels sont des composantes clés de nombreuses technologies d’énergie verte. Par exemple, chaque mégawatt d’énergie éolienne produite avec des aimants permanents requiert jusqu’à 180 kilos de néodyme. On retrouve aussi de tels aimants dans le moteur des véhicules hybrides et électriques, un marché en pleine croissance.