OFFENSIVE CONTRE LE VAPOTAGE À L’ÉCOLE SECONDAIRE LA PORTE-DU-NORD

Bannières de sensibilisation dans le cadre du Plan génération sans fumée.

Le personnel de l’école secondaire La Porte-du-Nord s’inquiète des habitudes de vapotage au sein de sa population étudiante.

La directrice adjointe de l’école secondaire La Porte-du-Nord, Marie-Pier Turcotte, travaille dans cet établissement d’enseignement depuis 12 ans. Avant d’y occuper une fonction administrative, elle était enseignante.

Si elle estime que la cigarette est un fléau en baisse dans son école, Marie-Pier Turcotte remarque que le phénomène du vapotage prend de l’ampleur. « On a très peu d’élèves qui fument la cigarette, mais le vapotage depuis quelques années est vraiment problématique […] On en voit de plus en plus, même chez les jeunes élèves, dès le début du secondaire, ils vapotent. »
Marie-Pier Turcotte et sa collègue Mélanie Gagnon, éducatrice spécialisée responsable du mandat en prévention des dépendances, estiment que le nombre de vapoteurs au sein de leur population étudiante a bondi depuis 3 ans, voire 4 ans.

Au Québec, 7 % des élèves de première secondaire consommeraient la cigarette ou la vapoteuse, selon une enquête gouvernementale (EQTADJ), contre 39 % des élèves en cinquième secondaire.
« Les jeunes sont très peu conscients des risques liés au vapotage contrairement à la cigarette », s’est inquiétée la directrice adjointe. Ils sont 387 jeunes à fréquenter quotidiennement les corridors de l’école secondaire La Porte-du-Nord.

Le personnel de l’école secondaire mise sur la sensibilisation et la prévention pour enrayer le nombre de fumeurs. Ils estiment que les dangers liés au vapotage sont banalisés.
« On n’a pas beaucoup d’informations sur les effets à long terme du vapotage. […] Les jeunes ne savent pas vraiment dans quoi ils s’embarquent quand ils commencent à vapoter. C’est beaucoup pris à la légère par nos élèves », a déploré l’éducatrice spécialisée de l’école.

Selon Marie-Pier Turcotte et Mélanie Gagnon, les saveurs ont contribué à populariser le vapotage auprès des jeunes. « On est vraiment contents et on pense que ça pourrait avoir des effets positifs sur la cessation des élèves », s’est réjouie Mélanie Gagnon quelques jours avant le bannissement des saveurs par le gouvernement du Québec.
La vente de produits de vapotage comportant un parfum autre que celui du tabac est interdite partout au Québec depuis le 31 octobre. « Les saveurs, c’est vraiment ce qui fait en sorte que les jeunes commencent à vapoter, a ajouté la directrice adjointe. Au moins si cet incitatif n’est plus là, il y aura peut-être moins d’élèves qui vont être tentés de commencer. »

Selon elle, la fin des saveurs pourra aussi en inspirer quelques-uns à revoir leurs habitudes de consommation. « Pour avoir discuté avec des jeunes qui vapotent, le fait que les saveurs disparaissent amène un peu de questionnements chez eux qui, peut-être, les incitent à vouloir passer à l’action et arrêter. » Mélanie Gagnon est consciente que la lutte contre le vapotage n’est pas gagnée d’avance, « pour ceux qui vapotent depuis longtemps, la démarche de cessation n’est pas nécessairement évidente à faire ».

Elle ajoute que la tâche est double pour les jeunes. « Avec les produits de vapotage, souvent les gens vont consommer des quantités beaucoup plus élevées et beaucoup plus rapidement. […] Chez les adolescents, avec un cerveau en développement, la dépendance peut s’installer très rapidement. »

L’école souhaite proposer des groupes de soutien aux élèves qui désirent cesser de vapoter. Au centre des rencontres, l’éducatrice spécialisée responsable du mandat en prévention des dépendances explique que les étudiants acquerront des outils qui faciliteront leur réussite.

Mélanie Gagnon a énuméré quelques exemples de thèmes abordés en groupe, « comment faire pour arrêter de vapoter; c’est quoi les symptômes de sevrage; à quoi ils vont être confrontés; comment on peut gérer les envies quand ils se présentent ». Elle estime que ces rencontres préparent les jeunes face aux difficultés qui les attendent.
Ces groupes de soutien sont une des actions proposées par le Plan génération sans fumée, une initiative du Conseil québécois sur le tabac et la santé à laquelle s’est jointe l’école le 16 septembre dernier.

Le Plan génération sans fumée vise « à prévenir la consommation des produits du tabac et le vapotage chez les élèves; à soutenir la cessation tabagique et du vapotage; à favoriser le respect de la Loi concernant la lutte contre le tabagisme; à créer une nouvelle norme sociale de non-usage des produits reliés à la dépendance à la nicotine; à dénormaliser l’usage du tabac et des produits de vapotage ».

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