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Mobilisation pour freiner la crise démographique

Selon René Dubé, un des facteurs que le comité devra débattre devant le gouvernement est la démographie.

Au mois de juin dernier, les leaders politiques de la région et du marché du travail lançaient en grande pompe une initiative sans précédent pour freiner la crise démographique le plus rapidement possible et s’attaquer au manque criant de personnes vivant dans la région et par la même occasion, régler le problème de main-d’œuvre.

Rencontres à venir

Le président de l’Administration régionale Baie-James (ARBJ), René Dubé, est satisfait du travail qui a été fait jusqu’à maintenant, même s’il y a encore beaucoup à faire. « Nous avons des rencontres de prévues cette semaine avec certains ministres qui pourront faire avancer notre dossier », a affirmé monsieur Dubé. Au moment de son entretien avec le journal, le président de l’ARBJ se préparait justement à débuter une réunion avec l’équipe pour préparer et établir une stratégie pour ses rencontres ministérielles. « Nous allons regarder quelle stratégie nous allons adopter pour que le gouvernement accepte de donner à la région un statut particulier », dit-il.

Frédéric Verreault, directeur exécutif du développement corporatif chez Chantiers Chibougamau et coprésident abonde dans le même sens. « Nous sommes à relancer le travail qui a malheureusement été perturbé par la COVID. D’autant plus que le problème est aujourd’hui encore pire, et la fenêtre de prochain budget du gouvernement du Québec nous parait critique pour déployer un minimum de mesure. C’est, à nos yeux, le rendez-vous à ne pas manquer pour éviter de tomber dans une autre période d’inactivité à l’occasion des élections générales québécoises de 2022… La région n’en a simplement pas les moyens », estime-t-il.

Le discours de monsieur Dubé n’a pas changé d’un iota depuis le lancement de cette initiative. « Il n’est pas question que nous soyons une région colonisée. C’est fini le temps où tu viens chercher les matières premières dans notre région sans redonner au milieu en l’habitant », lance-t-il. Pour lui, il est primordial d’adopter partout dans la région la philosophie qui est mise en place par certaines de nos grandes entreprises régionales « comme Chantiers Chibougamau », donne-t-il comme exemple. « Trop longtemps et même encore, l’esprit de l’industrie minière est de simplement extraire le minerai au meilleur cout possible. À ça, je dis : « Pas de problème! mais il faut tenir compte des gens qui habitent la région et mettre en place des incitatifs pour que les gens viennent demeurer ici. C’est comme ça que nous serons capables de mettre fin à l’exode de notre région. (…) J’ai regardé les dernières statistiques démographiques de la région, mis à part Chapais, qui garde le statu quo, Lebel-sur-Quévillon, Matagami et Chibougamau ont encore perdu des résidents », constate-t-il.

L’unité régionale

Le maire de Matagami veut aussi miser sur l’unité régionale. Le Nord-du-Québec est une seule et même région, « ce n’est pas l’est de la région, le centre ou l’ouest ». Il est conscient que le Nord-du-Québec est immense et que, d’un secteur à l’autre, il y a des particularités qui peuvent être différentes, mais il reste convaincu que l’unité fera la force de notre région. « Dans une famille, les frères et sœurs ne sont pas tous pareil. Ils sont différents, mais ils vont se tenir pour affronter les épreuves ensemble. Il faut faire pareil dans la région. Il faut vouloir le meilleur pour toute notre région, pas juste dans notre secteur. Il faut faire en sorte que notre région soit forte. Il faut avoir la même approche politique et économique », affirme l’élu.

Ouverture politique

Les rencontres des prochains jours, voire des prochaines semaines, seront déterminantes pour en arriver à une entente avec le gouvernement. Avec l’arrivée des élections à l’automne, le timing est parfait, selon monsieur Dubé.

Un des facteurs dont le comité devra débattre devant le monde politique est la démographie. « Toutes les structures gouvernementales et leurs budgets sont basés sur la population. Par exemple, le budget de la région en santé est basé sur la population et celui sur l’éducation, sur le nombre d’étudiants. Alors comme la population n’est pas nombreuse et est en décroissance, nous sommes défavorisés », explique monsieur Dubé. Dans la même lignée, il ajoute : « Si nous avons moins de gens, ça veut dire moins de budget et moins de budget égale moins de services. Ce qui fait que les gens n’auront pas le gout de venir s’établir ici. »

Pour l’élu de Matagami, si le Nord-du-Québec bénéficie d’un statut particulier, cela donnera à la région une fiscalité différente, des moyens d’attractions et des sommes pour combattre l’exode des gens vers le sud.

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