Malgré le vent froid, l’atmosphère était chaleureuse à Val-d’Or, lundi après-midi, pour la 16e Marche Gabriel-Commanda contre le racisme et la discrimination.
Selon les organisateurs, environ 1000 personnes ont participé à cette activité festive marquant le lancement de la Semaine pour l’élimination de la discrimination raciale, tenue par le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or.
Amérindiens, Blancs, Noirs et Asiatiques, jeunes, moins jeunes, citoyens, élus, leaders d’organismes et étudiants ont donc marché ensemble pour crier haut et fort leur opposition au racisme. Considérant la crise survenue l’automne dernier à Val-d’Or, cette 16 édition de la Marche Gabriel-Commanda prenait tout son sens et avait une signification bien particulière.
«Le contexte est teinté des événements d’octobre dernier et on doit prendre le côté positif, dans le sens où nous avons un examen de conscience commun à faire, a mentionné Édith Cloutier, directrice générale du Centre d’amitié autochtone.
«Les événements survenus à Val-d’Or ont démontré que nous sommes capables de faire face à la situation et de travailler pour améliorer les choses, a-t-elle ajouté. Peu importe la façon dont les gens ont vu les événements, ceux-ci nous ont tous amenés à nous questionner, en allant au-delà des conflits, ce qui est très sain comme questionnement», a fait valoir Mme Cloutier.
Beaucoup de jeunes
Édith Cloutier se réjouissait de voir beaucoup de jeunes participer à la Marche Gabriel-Commanda, et ce, dans la fête, le plaisir et le partage. «C’est à travers les jeunes qu’on peut porter un grand message d’espoir et de réconciliation, a-t-elle lancé.
«Pour les tout-petits de 5 ou 6 ans, la Marche Gabriel-Commanda est souvent leur premier geste citoyen. La répétition de l’événement depuis 16 ans fait que ces enfants sont sensibilisés en vieillissant, ce qui contribue à une meilleure cohabitation, a souligné Mme Cloutier. La marche, comme les jeunes qui y participent depuis le début, est maintenant un adolescent qui se dirige vers l’âge adulte», a-t-elle imagé.
«Un fossé d’incompréhension»
Venu à Val-d’Or pour cette 16 Marche Gabriel-Commanda, le chef des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, estime «qu’on devrait multiplier ce genre d’activités pour une meilleure cohabitation, car il reste encore un fossé d’incompréhension entre le peuple québécois et les peuples autochtones», a-t-il déclaré à Radio-Canada.