Les pointages des partis politiques en campagne électorale sont une chose, les résultats des élections en sont souvent une autre. Et cette réalité a frappé Luc Ferland de plein fouet au scrutin fédéral du 19 octobre.
Confiant de l’emporter, le candidat du Bloc Québécois a dû se contenter de la 3 position dans le comté Abitibi – Baie-James – Nunavik – Eeyou avec seulement 18,5% des suffrages, loin derrière les deux premiers. «Nos pointages sur le terrain étaient très bons, on s’attendait donc à un bien meilleur résultat. Mais les gens ne nous disent pas toujours la vérité, a signalé M. Ferland.
«On constate aussi la débandade du NPD au Québec ainsi que des gains pour le Bloc, et on voit qu’avec le vote stratégique, les électeurs ne sont pas allés du côté du pouvoir dans la région, a-t-il ajouté. Pour ma part, je ne suis pas amer. J’ai travaillé très fort pour gagner, mais j’accepte la défaite. Le Jour J, c’est la population qui décide», a raconté le vétéran politicien en félicitant ses adversaires pour leur campagne, à commencer par le vainqueur Romeo Saganash.
Rien de différent
En dépit des résultats, Luc Ferland soutient qu’il ne ferait rien de différent si la campagne électorale recommençait demain matin. «Nous avons fait une campagne impeccable, on ne pouvait pas faire plus que ça et je remercie d’ailleurs mon comité d’organisation, des bénévoles dévoués qui ont travaillé durant 78 jours. On peut être très fiers de notre campagne, même si le résultat n’a pas été celui souhaité», a-t-il mentionné.
Laissant la porte ouverte quant à un retour en politique dans le futur, l’ancien député provincial d’Ungava se prépare à reprendre du service comme conseiller senior au développement nordique pour un groupe de consultants de Québec. «Je vais donc continuer à travailler pour les gens du Nord», a-t-il signifié.
Steven Hébert: «Une tendance lourde»
Pour sa part, le porte-couleurs conservateur Steven Hébert s’est dit fier de sa campagne, malgré sa lointaine 4 position avec moins de 10% des voix et la cuisante défaite de son parti au niveau national. «On a réussi à faire connaître notre programme et les gens nous ont bien accueillis, a-t-il dit à notre collègue Véronique Gagné.
«Ce n’est pas le résultat que l’on attendait, mais c’est le choix qu’ont fait les électeurs, alors on respecte leur choix, a poursuivi M. Hébert. Il y a une tendance lourde dans le Canada de personnes qui voulaient le changement proposé par les libéraux», a-t-il analysé.
Concernant ses projets futurs, le jeune candidat de 29 ans entend rester en politique d’une façon ou d’une autre. «Il est trop tôt pour dire si je vais me représenter un jour comme candidat, mais je veux assurément continuer à travailler en politique. Je ne suis pas inquiet de mon avenir», a affirmé Steven Hébert, qui travaillait au bureau du premier ministre Harper ces dernières années.
Chicanes fédérales-provinciales à venir?
Les souverainistes ne le disent pas trop fort, mais un gouvernement libéral majoritaire dirigé par Justin Trudeau constitue possiblement le scénario rêvé pour mousser la cause de l’indépendance du Québec, surtout si les vieilles querelles fédérales-provinciales reprennent. «Je ne sais pas si la chicane va pogner, je laisse les relations fédérales-provinciales aux autres, mais comme souverainiste convaincu, c’est sûr que tant que j’aurai de l’énergie, je vais continuer à militer pour l’indépendance», a mentionné Luc Ferland.