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Les profs du primaire/secondaire pourraient faire la grève du zèle

Exaspérés du manque d’écoute de la partie patronale à leur égard, les membres du Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue (SEUAT) pourraient déclencher une grève du zèle au cours de l’automne.

«Nous préférons parler du respect à la lettre de nos tâches tel qu’elles sont décrites dans notre convention collective, a nuancé le président du SEUAT, Luc Gravel. De la sorte, nous voulons démontrer à l’employeur tout ce qu’il risque de perdre si l’on s’en tient uniquement à nos tâches. Ce sera aussi une façon de rappeler au public la valeur de tout ce que nos membres accomplissent en dehors des heures de cours.»

Demandes patronales inadmissibles

Ce geste s’inscrit dans la foulée du plan d’action qui a été présenté par le SEUAT aux différents syndicats locaux, au printemps dernier, et qui a été accepté dans une proportion de 95 %.

«Comme convenu, nous passons des gestes de visibilité aux gestes d’éclat, a indiqué M. Gravel. Nous voulons inciter l’employeur à bouger et à faire progresser les négociations. Il y a bien eu des rencontres cet été, mais uniquement sur des points d’administration des conventions. Absolument rien n’a bougé sur le plan des revendications.»

Parmi ces revendications, le SEUAT dénonce notamment la volonté gouvernementale d’augmenter le ratio élèves-enseignant dans les classes et celle de sabrer dans les services en éducation spécialisée. Il digère aussi difficilement la tendance croissante des commissions scolaires à vouloir contrôler davantage le travail des enseignants.

«L’employeur ne pense qu’à récupérer de l’argent partout où il en voit, sans penser aux conséquences. Il dit sans arrêt que les services à l’élève ne seront pas touchés, mais ce n’est plus vrai. On ne peut plus couper sans que ça paraisse. Nous en sommes rendus à ronger les os», a dénoncé Luc Gravel.

Perturber l’employeur

Le SEUAT insiste d’ailleurs sur le fait que la bataille ne vise pas que l’amélioration des conditions de travail des enseignants, mais aussi le maintien – à tout le moins – des services à l’élève. «C’est pour cela que les actions d’éclat que nous allons poser cet automne vont surtout viser à perturber l’employeur, a expliqué M. Gravel. Nous allons tout faire pour qu’elles touchent le moins possible les élèves et leurs familles.»

Les syndicats locaux seront consultés sous peu par le SEUAT pour accorder des mandats de grève. «Ça ne veut pas dire qu’on va s’en servir – on espère d’ailleurs ne pas avoir à les utiliser – mais on les aura en poche au cas où ils seraient nécessaires», a mentionné Luc Gravel.

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