Les Cris disséminés

Helen Shecapio-Blacksmith souligne que les coordonnateurs de Chicoutimi, Montréal et Québec font un travail exceptionnel.

Une partie des populations des communautés cries de l’intérieur des terres a été évacuée provisoirement vers Chicoutimi, Québec et Montréal.

Toute la population d’Oujé-Bougoumou a été évacuée, hormis quelques personnes restées pour veiller. Si certains sont allés chez des amis, des parents, à l’hôtel ou dorment dans leur camping-car, un bon nombre d’entre eux ont été redirigés vers le Cégep de Chicoutimi et l’Université du Québec à Chicoutimi. « Le cégep a installé 50 lits, l’université a déployé 250 lits, 140 sont utilisés », note la directrice de Wiichihiituwin (Services aux patients) du Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James, Helen Bélanger Shecapio-Blacksmith. La Croix-Rouge travaille avec eux. Ils font un travail merveilleux. »

Les enfants à l’université

Le chef adjoint d’Oujé-Bougoumou, Lance Cooper, renchérit. « Le service qu’ils nous fournissent est extraordinaire, assure-t-il. Ils prennent vraiment soin de nous. Ils sont très gentils. Le cégep et l’université fournissent trois repas par jours, des goûters… Il y a une garderie pour les enfants, des activités dans la ville pour les distraire. Ils ont du bon temps, on fait tout pour les distraire. On a beaucoup de gratitude pour le soin qu’on nous donne. Tout va bien aller parce que quand nous sommes ensemble, nous sommes plus forts. »

Le chef adjoint anticipe devoir rester à Chicoutimi encore au moins deux jours.

Des traducteurs sont sur place pour faciliter les liaisons et une clinique a été créée avec du personnel médical d’Oujé-Bougoumou. Les personnes souffrant de problèmes de santé mentale sont logées à part.

Waswanipi

Les membres en phase 1 et 2 de la Première Nation de Waswaanipi ont été transportés vers trois sites de la région de Québec, dont Wendake. La phase 1 concerne notamment les patients souffrant de maladies respiratoires ou cardiaques, les nouveaux-nés, les personnes souffrant de problème de santé mentale.

La phase 2 comprend les enfants prématurés de 35 semaines et moins et les personnes de plus de 65 ans. « La qualité de l’air est très mauvaise à Oujé-Bougoumou et à Waswanipi », commente Mme Bélanger Shecapio-Blacksmith. Une partie de la clientèle vulnérable des temps communautés a été placée dans des hôtels de Chibougamau avant l’évacuation de cette dernière ville. Dans la confusion du départ, la Sûreté du Québec les a confondues avec le reste de la population. « Ils les ont fait sortir des chambres et les ont évacués. J’ai dû les rassembler et les faire partir via l’aéroport de Chibougamau […] vers Montréal, où il y a un système, de transport, d’hébergement et de repas.

Mistissini

Les membres de la Première Nation de Mistissini vulnérables, principalement des dialysés et des parturientes, ont aussi été évacués par avion à Montréal le 7 juin. « Il n’y a plus aucun client en dialyse dans les communautés intérieures, dit Mme Shecapio-Blacksmith. Actuellement, j’ai 195 patients à Montréal; […] Habituellement, ils sont entre 35 et 40. Ils habitent à l’hôtel. Actuellement, nous sommes dans la phase de les hémodialyser.

Pour ce qui est des gens de Waswinipi, ils ont été envoyés dans deux hôtels et au centre de la foire Expo-Cité. « L’organisation n’est pas encore parfaite, ils ont eu moins de jours que les gens d’Oujé pour s’organiser. Les gens d’Oujé à Chicoutimi, commencent à faire des règlements, par exemple un couvre-feu. »

La différence de langue pose occasionnellement des problèmes de communication. « Nous sommes habitués de faire la liaison avec les centres anglophones », explique la directrice, qui souligne que certains Cris ne parlent que leur propre langue. « Mais on peut aider. C’est la même chose à Montréal, où des patients devront être dialysés dans des centres francophones. C’est une crainte pour certains. Mon rôle est de m’assurer que tout le monde ait un service culturellement adapté. »

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