Les coulisses de l’information durant les feux – Isabelle Lessard s’est retrouvée malgré elle sous le feu des caméras

La mairesse de Chapais, Isabelle Lessard, s’est retrouvée malgré elle à plusieurs reprises devant les médias de partout au Québec. Un nouveau défi qu’elle a surmonté avec brio.

La période intense des feux de forêt majeurs en juin aura marqué l’imaginaire de la plus jeune mairesse au Québec qui s’est retrouvée, bien malgré elle, sous le feu des caméras pendant cette période sombre de la municipalité.

Pendant plusieurs jours, les médias de partout au Québec ont tendu le micro pour obtenir une entrevue de la première magistrate de Chapais. « La majeure partie de notre temps était dédiée aux communications. Trois fois par jour, nous avions des rencontres avec la SOPFEU qui nous dressait une mise à jour que l’on transmettait à la population. Les journées de travail débutaient dès 5 h 30 le matin avec les premières demandes d’entrevue pour se terminer vers 20 h », explique-t-elle.

Une population inquiète

Toutefois, ce n’est pas l’horaire chargé qu’elle a trouvé difficile, mais plutôt de livrer le « bon message au bon moment ». « Les premiers jours ont été complexes. La situation évoluait très rapidement. Souvent, on se retrouvait en face d’une situation qui en peu de temps changeait de direction. Il était difficile de demeurer constant et rigoureux dans la transmission des informations, notamment envers les citoyens. » L’inquiétude presque généralisée de la population contribuait à augmenter le niveau de pression des dirigeants qui n’ont pas eu d’autres choix que de devenir proactifs dans leurs décisions de communication. « Il était difficile de bien répondre aux citoyens inquiets. Il fallait sans cesse s’ajuster au gré de l’évolution des feux de forêt et des prévisions météo tout en restant calme et rassurante. »

Logistique de communication impressionnante

À l’image de plusieurs maires qui ont vécu le même scénario apocalyptique, Isabelle Lessard a privilégié plusieurs outils de communication « en ligne » pour rejoindre ses citoyens. « On se souviendra que, pendant les premiers jours des feux de forêt, les communications téléphoniques furent difficiles. Au départ, on s’est servis de la page Facebook de Chapais parce qu’on rejoignait la population rapidement. Par contre, il y avait un bémol. On s’est questionnés sur le fait que les gens n’ont pas tous une page Facebook », ajoute la mairesse. Il a fallu, en quelques jours, mettre en place une logistique efficace pour rejoindre tout le monde rapidement. « En plus de la page Facebook, nous avons utilisé notre site Web. À cela s’est ajoutée l’impressionnante couverture médiatique avec des stations radiophoniques, journaux et télévisions de partout au Québec ce qui nous a beaucoup aidés pour rejoindre monsieur et madame Tout-le-monde. »

Ajout du Facebook « Live »

Régulièrement, la mairesse a participé à des rencontres avec les autorités gouvernementales et autres pour faire le point sur la situation afin de prendre les bonnes décisions « La SOPFEU nous dressait l’état de progression des feux de forêt, ce qui nous permettait d’ajuster nos communications envers les citoyens. C’est à partir de ce moment qu’on a décidé d’utiliser le Facebook « Live ».
Un outil de communication qui a permis de joindre l’utile à l’agréable pour la mairesse de Chapais. « La situation évoluait tellement vite qu’il était impossible de parler à chaque média un après l’autre. Avec cet outil de communication, on pouvait, en temps réel, transmettre à la population les bonnes informations à tout le monde en même temps, ce qui nous a permis d’alléger la tâche de travail. »

La désinformation

Lorsque l’on demande à la mairesse de Chapais ce qu’elle a trouvé le plus difficile pendant cette période, elle répond : « Des milliers de personnes recevaient l’information. Toutefois, l’interprétation et la perception n’étaient pas la même pour tous. Parfois, l’information qui, pour nous demeurait claire, elle ne l’était pas pour tous les citoyens. Ce qui nous a causé une énorme gestion de travail à notre équipe. » « À toute heure, à tout moment dans la journée et même la nuit, nous faisions face à de fortes demandes médiatiques et à des questionnements de la population. Des demandes qui nous provenaient par le système téléphonique de la Ville, mais également en ligne. Chaque jour, sur la page Facebook de Chapais, on voyait des centaines de demandes d’information. On a été bombardés de messages », conclut la mairesse.

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