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L’enseignement s’est adapté

Il y a une nouvelle réalité dans le monde de l’enseignement, du moins tant et aussi longtemps que la pandémie sera d’actualité. Il faut être prêt à faire de l’enseignement virtuel sans trop de préavis. Comment nos enseignants se sont-ils débrouillés? Quels sont les outils qu’ils ont développés pour enseigner?

La situation du Nord-du-Québec (NDQ) a été enviable pendant une bonne partie de la pandémie. C’est un facteur qui a aidé considérablement les enseignants. « Nous n’avons pas eu autant d’enseignement à distance que dans les autres régions de la province », confirme Ariane Pépin-Laplante, enseignante en sixième année à l’école Notre-Dame-du-Rosaire.

Optimiser l’enseignement à distance

Elle mentionne que tous les intervenants de l’école ont mis les bouchées doubles pour mettre en place un programme d’enseignement en classe, mais aussi à la maison. « Il y a l’horaire quand nous sommes en classe et un autre pour l’enseignement à distance. À ce moment-là, de quoi ai-je besoin… que ce soit des listes de matériel ou d’un horaire adapté à l’enseignement virtuel ? », réfléchit-elle.

Dans sa classe, Mme Pépin-Laplante a trois sous-groupes. Des élèves en programme adapté, ceux qui sont avec le programme CAPS (compétences axées sur la participation sociale), sans oublier ses étudiants en régulier. Il faut donc un horaire d’accompagnement pour tout ce beau monde avec une éducatrice.

Beaucoup de préparations et de prévention ont pu être réalisées en amont puisque la COVID a tardé à s’inviter dans la région. Le travail d’équipe a été aussi très important et déterminant. En groupe, les enseignants pouvaient échanger des procédures et exercices que chacun avait mis sur pied.

Quand l’aspect technique et logistique est réglé, il faut se pencher sur l’enseignement à distance. « Ce n’est plus du tout la même chose. Il faut modifier les leçons et se demander : Comment vais-je être dynamique pour mes élèves devant un écran? Comment arriver à leur enseigner sans manipulation? En fait, au primaire, on apprend beaucoup en manipulant », dit-elle. Rapidement, l’enseignante fait des recherches pour découvrir de nouveaux logiciels interactifs qui pourront capter l’attention de ses élèves à travers l’écran et les faire participer.

Pour Marie-Josée Dion, enseignante au programme enrichi de mathématique en secondaire 4 et 5, elle a dû développer elle aussi des outils pour être capable d’offrir un enseignement de qualité à ses groupes. « Je faisais déjà ce que nous appelons de la pédagogie inversée, c’est-à-dire que j’envoie des capsules, les élèves les écoutent de façon individuelle et quand on se voit en classe, nous faisons des exercices sur le sujet et ils peuvent poser leurs questions », explique-t-elle.

Cette méthode est toutefois éprouvée quand les élèves sont en compagnie de leur professeur pour effectuer les exercices. Dans le cadre de l’enseignement en ligne, les objectifs de Mme Dion n’étaient pas atteints. Elle s’est donc mise à chercher de quelle façon elle pourrait optimiser son enseignement à distance. Ses recherches ont porté fruit. Elle a découvert un logiciel spécialement conçu pour la mathématique, parfaitement adapté aux classes enrichies. En effet, celui-ci contient toutes les capsules d’apprentissage, des exercices qui s’autocorrigent et toute la documentation pour les explications. L’étudiant fait donc son apprentissage seul, de façon indépendante. La beauté du logiciel, c’est que madame Dion peut suivre en arrière-plan l’avancé de chacun de ses étudiants individuellement, ce qui lui permet de voir ceux qui pourraient avoir des difficultés particulières et pouvoir intervenir auprès d’eux.

Mme Dion cherchait ainsi à créer une certaine stabilité d’enseignement que ce soit en classe ou à la maison. Chaque étudiant sait ce qu’il a à faire. Leur enseignante est là pour les accompagner, les aider à la compréhension en classe ou sinon en virtuel lors des confinements.

Au Centre de formation professionnelle de la Baie-James, l’enseignement est, là aussi, individualisé. Les enseignants sont là pour répondre aux questions et faire en sorte que les élèves utilisent la bonne technique. Yannick Denis, qui commence comme enseignant en mécanique d’engins de chantier, en vient même à se poser certaines questions. Va-t-on pouvoir former nos étudiants au niveau pratique, bien que la formation soit conçue pour que l’étudiant puisse étudier lui-même sa théorie à son rythme? Parallèlement, certains acquis doivent se faire en classe de façon pratique. « C’est bien de prendre de l’avance dans ta théorie mais, à un moment, il faut la mettre en pratique pour suivre la ligne d’apprentissage » convient M. Denis.

Pour remédier au problème, la grandeur des installations du CFP a été salutaire. Les étudiants ont pu, avec une grande distanciation et sur rendez-vous, se présenter au garage-école et tenir leurs exercices pratiques en présence de leur enseignant-superviseur. Cette directive a sauvé leur année scolaire.

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