Le ministère souhaite déployer le Plan d’aménagement spécial sur le territoire du feu 467 dès juin prochain

Frédéric Lemelin est ingénieur forestier de l’unité de gestion de l’Harricana-Nord. Source : Facebook

Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts tient, depuis le 26 février dernier, et ce, jusqu’au 21 mars, une consultation publique qui permettra aux intervenants forestiers et à la population d’émettre leurs commentaires sur le plan d’aménagement spécial (PAS) du feu 467 situé dans l’unité d’aménagement 086-066 dans le Nord-du-Québec.

Le plan d’aménagement spécial touchant cette unité d’aménagement présente les superficies touchées par les feux de forêt de l’été 2023 où la récupération la plus urgente du bois est planifiée. Au besoin, les travaux ayant pour but de régénérer la forêt y sont également planifiés.
Notons que la consultation publique ne permet pas de réviser ni de modifier l’affectation du territoire public ni les droits qui y sont consentis, les lois, les règlements, les stratégies et les orientations gouvernementales.

« Il s’agit d’un territoire de catégorie 2 réservé aux Premières Nations pour la chasse et la pêche. Il touche moins les chasseurs, pêcheurs et villégiateurs qui fréquentent d’autres territoires. Toutefois, il est important pour nous d’entendre tous les commentaires et de répondre aux préoccupations des gens. Ceux-ci pourront prendre connaissance des travaux qui y seront faits », souligne en entrevue l’ingénieur forestier de l’unité de gestion de l’Harricana-Nord, Frédéric Lemelin.

Outre la consultation en ligne, la population pourra émettre ses commentaires et préoccupations lors d’une rencontre au siège social du Gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie-James (GREIBJ) à Matagami (2, rue des Rapides) le mardi 5 mars à 18 h 30. Une période de questions y est prévue.
La consultation prend plusieurs formes sous diverses plateformes. Il est possible de faire parvenir vos commentaires via courriel au ministère des Ressources naturelles et des Forêts. Vous pouvez également consulter la carte portant sur plan d’aménagement spécial sur ce territoire.

Suivis

Après la consultation publique, le Gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie-James travaillera à la rédaction d’un rapport avec les spécialistes du ministère. Ce rapport sera publié dès les semaines suivantes pour un déploiement du plan d’aménagement spécial dès le mois de juin, selon monsieur Lemelin.

Il rappelle qu’il s’agit d’un secteur assez reculé, ce qui explique qu’il y ait moins de villégiateurs ou d’utilisateurs de la forêt par exemple. Donc le nombre de participants qui seront présents à la consultation publique du 5 mars demeure difficile à chiffrer selon lui.
L’ingénieur forestier souligne que le dossier a été travaillé en collaboration avec le maitre de trappe de Waswanipi, ce territoire ayant été concédé lors de la Paix des Braves de 2002 et suite à la Convention de la Baie-James. « Il y a eu une dizaine de plans d’aménagement spéciaux d’établis pour la région du Nord-du-Québec, et ça seulement au cours de la dernière année. C’est vraiment exceptionnel. Tout ça est dû aux feux de forêt qui ont ravagé ces territoires pendant l’été 2023 », précise l’ingénieur.

Course contre la montre

En fait, on peut pratiquement parler de course contre la montre pour la récolte de bois. Celle-ci doit se faire avant les attaques des longicornes noirs qui dégradent rapidement la qualité du bois et réduisent ainsi la capacité de récupération de celui-ci par l’industrie forestière. Le tout pour permettre à l’industrie de transformer le bois et le mettre sur le marché à bon prix.
Précisons qu’il y a un chemin d’accès en place. Les travaux devraient débuter dès qu’il y aura fonte des neiges et que le chemin d’accès sera praticable.

« C’est une grande superficie de forêt qui est visée par ce plan d’aménagement spécial. Ce territoire 467 représente 5 % de l’étendue des feux de forêt de 2023. Il s’agit d’un secteur protégé et d’intérêt à la limite d’aménagement forestier commercial. En fait, il n’y a pas eu d’actions d’entreprises sur ce territoire depuis les feux de forêt d’où l’urgence d’agir avec ce plan d’aménagement spécial », mentionne l’ingénieur forestier.

Accidents de régénération

Il précise que des feux de forêt peuvent occasionner des accidents de régénération sur des territoires forestiers, c’est-à-dire que des arbres qui n’auraient pas atteint leur maturité avec la production de cônes ne pourraient pas se régénérer naturellement, entrainant des problématiques pour l’avenir de cette forêt et ramener celle-ci à sa vocation forestière.

« L’objectif est d’optimiser la récolte de bois brulé le plus rapidement possible, replanter des arbres selon les besoins et redonner à la forêt toute sa normalité. Il devrait donc y avoir de la sylviculture non commerciale pour que le tout revienne à la normale rapidement », conclut monsieur Lemelin qui invite la population à participer à la consultation publique jusqu’au 21 mars prochain.

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