La saison 2023-2024 du Club Auto-Neige Chibougamau comporte son lot de défis

Les conditions météo de cet hiver ont fait en sorte que la saison a été ouverte avec un mois de retard et que les sentiers demeurent soumis aux aléas de Dame nature. (Photo : René Martel)

C’est avec un mois de retard, soit en janvier plutôt qu’en décembre, que les passionnés de motoneige empruntant notamment la Trans-Québec 93, ont pu circuler dans les sentiers entretenus par le Club de motoneige Auto-Neige Chibougamau. Mais il ne faudrait pas que Dame nature soit trop clémente pendant quelques jours, car la saison serait alors tout simplement terminée.

Le vice-président du Club Auto-Neige, René Martel, l’affirme d’emblée. « On n’a jamais vu ça au moins depuis 15 ans. On réussit à entretenir correctement les sentiers et ils sont en bon état, mais quelques jours de beau temps au-dessus de zéro et la neige ne résistera pas. »

Même si nous serions portés à croire que le territoire de Chibougamau-Chapais reçoit plus de neige en étant situé dans une région réputée pour sa quantité de neige, ce n’est pas assurément pas le cas cette année.

Impacts économiques négatifs

Cette situation exceptionnelle entraine des conséquences économiques majeures. « Les semaines de perdues ont des impacts négatifs sur l’économie locale. On a qu’à penser à l’essence, aux restaurants ou aux hôteliers qui ont dû faire face à des annulations. Et ce n’est pas seulement pour Chibougamau. Quand il n’y a pas de neige à La Doré au Lac-Saint-Jean par exemple, les motoneigistes ne peuvent pas venir à Chibougamau et Chapais et cela a des impacts jusqu’en Abitibi et au Nord-du-Québec » ajoute monsieur Martel.
Questionné sur les impacts économiques, monsieur Martel précise que l’évaluation de ceux-ci n’a jamais été faite par l’association touristique desservant le territoire. Quant à la fréquentation des sentiers sur ce territoire, là encore il n’y a pas eu d’études réalisées avec des données chiffrées. « Cependant, on observe que plusieurs dizaines de motoneiges parcourent les sentiers en provenance du Lac-Saint-Jean chaque jour. Les sentiers de motoneige de Chibougamau et Chapais sont des liens vitaux entre le Lac-Saint-Jean, l’Abitibi et le Nord-du-Québec. L’économie de Chibougamau est très affectée par la situation actuelle que l’on vit avec la motoneige. Aucune neige significative n’est tombée depuis la mi-janvier. »
Avec ces quelques 500 membres qui ont des droits d’accès, le club de motoneiges doit faire face à de nombreux défis, outre la température.
Le club entretient la Trans-Québec 93 jusqu’au kilomètre 84 dans la réserve Ashuapmushuan pour rejoindre le Lac-Saint-Jean. Ce tronçon permet également de rallier l’Abitibi via Chapais.

De nouvelles normes gouvernementales

Parmi les défis qui attendent le club de motoneige, il y a le respect des nouvelles normes gouvernementales du ministère des Ressources naturelles et des Forêts qui doivent être appliquées dans les sentiers par les clubs de motoneige.

Parmi ces normes, il y a celles qui font référence aux structures des ponts qu’empruntent les motoneigistes. L’application de celles-ci concernant certaines infrastructures risquent de compliquer grandement l’ouverture de certains sentiers et même de mettre en péril leur pérennité, selon le vice-président.

« Nous effectuons actuellement des représentations auprès du ministère concernant ces nouvelles normes qui nous sont imposées et qui nous portent préjudice. Des exigences trop sévères de la part du ministère ajoutent un grand poids sur les clubs de motoneige, notamment au niveau financier. Le ministère resserre les règles de plus en plus, ce qui devient très difficile dans la gestion des sentiers. Il ne faut pas oublier que tout ça est géré par des bénévoles et que nos sources de revenu sont limitées. »

Il rappelle que les revenus du club de motoneige, comme tous les autres à travers le Québec, proviennent de subventions du ministère des Transports via les droits d’immatriculation, ainsi que des droits d’accès remis par la Fédération des clubs de motoneige du Québec (FCMQ).

Des défis importants à relever

Monsieur Martel l’affirme d’emblée : ces nouvelles normes gouvernementales représentent le défi numéro 1 pour un club de motoneige comme celui d’Auto-Neige Chibougamau. Mais, il en a bien d’autres !

C’est sans compter sur le renouvèlement des bénévoles qui se font de plus en plus vieillissants, comme dans plusieurs organisations bénévoles au Québec, mentionne le vice-président Martel. « Heureusement, notre recrutement de bénévoles va bien et nous avons un bon nombre de patrouilleurs dans les sentiers. Ces bénévoles tiennent l’organisation à bout de bras » conclut le vice-président René Martel.
Ajoutons qu’il est possible de consulter l’état des sentiers du club en visitant le https://www.motoneigechibougamau.ca/. Vous y retrouverez également plusieurs informations fort utiles aux motoneigistes.

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