La prospection minière professionnelle a-t-elle encore un avenir?

USS missouri, Magazine Aviation
L’USS Missouri, ancré dans la baie de Pearl Harbor. Au loin, la fameuse tour du terrain d’aviation où loge maintenant le Pacific Aviation Museum. (Photo : Pierre Lapprand)

Le lancement officiel par Québec d’un fonds de 1 milliard $ destiné à soutenir le développement minier a provoqué de l’irritation chez certains acteurs de la filière minérale, qui se demandent pourquoi le gouvernement n’encourage pas davantage la prospection.

«Dans les années 1990 jusqu’au début des années 2000, le gouvernement avait mis en place un fonds d’exploration minière – pas très généreux, toutefois – qui avait mené à des découvertes. On devrait y revenir», a-t-il ajouté.

Pas de financement direct

Questionné à ce sujet, le ministre délégué aux Mines, Luc Blanchette, a fait savoir qu’il n’était pas dans les cartons de son ministère de financer la prospection. Du moins, pas directement.

«Notre rôle, en tant que gouvernement, consiste d’abord à favoriser l’exploration grâce à des mesures fiscales, comme les actions accréditives, et à de l’acquisition de connaissances géoscientifiques, qui sont ensuite mises à la disposition de tous ceux qui œuvrent en exploration. La richesse de cette base de données est d’ailleurs reconnue partout dans le monde», a-t-il indiqué.

15 M $ pour mieux connaître le territoire

À cet égard, a détaillé M. Blanchette, le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles dispose cette année de 11 M $ pour mieux définir le potentiel minéral du territoire couvert par le Plan Nord. Une somme de 2 M $ a aussi été consacrée aux territoires mal connus situés au sud du 49 parallèle, tandis que 2 M $ ont été investis pour les territoires émergents ou matures, comme l’Abitibi-Témiscamingue.

Le gouvernement peut néanmoins fournir un financement plus direct par le biais des sociétés en commandite Sodémex et Sidex, notamment par des investissements dans le capital-actions des PME d’exploration. Soquem collabore aussi à plusieurs projets d’exploration.

«Il est par contre vrai que nous ne finançons pas la prospection à proprement parler, a reconnu Luc Blanchette. Ce sont des choix que notre gouvernement a faits. La tendance est désormais plus aux PME, qui utilisent de nombreux outils technologiques.»

Un univers en mutation

Selon la directrice générale de l’Association de l’exploration minière du Québec, Valérie Fillion, le monde de l’exploration au Québec a beaucoup changé au cours des 40 dernières années.

«Avant, c’était un domaine principalement couvert par des prospecteurs, qui partaient seuls sur le territoire public pour prendre des échantillons de surface. Désormais, plus de 85 % des travaux d’exploration et de mise en valeur réalisés hors d’un site minier sont assurés par des PME», a-t-elle raconté.

En raison de nombreuses contraintes, le métier de prospecteur à temps plein serait d’ailleurs devenu très rare. «Le Québec recèle encore beaucoup de potentiel pour l’exploration, mais les secteurs sont de plus en plus éloignés. Ça prend donc du financement, ce qui n’est pas évident à obtenir lorsqu’on travaille seul. C’est pourquoi la plupart des prospecteurs se sont regroupés en PME», a fait observer Mme Fillion.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS