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Une réflexion doit être faite au sujet de l’avenir forestier du Québec

Tout comme le Forestier en chef du Québec, la mairesse de Chibougamau, Manon Cyr, est d’avis qu’il doit y avoir une réflexion sur l’avenir du monde forestier. Elle est d’avis, comme le Forestier en chef, que l’on ne peut plus faire comme avant.

Louis Pelletier, le Forestier en chef du Québec, a invité le gouvernement québécois à repenser l’aménagement des forêts publiques suite à la saison particulière de feux de forêt du dernier été. Dans un document qu’il a déposé à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, intitulé « Changements climatiques : Réflexion sur notre aménagement forestier », il présente différentes pistes de solution à explorer pour renforcer la résilience de la forêt en réponse aux changements climatiques. Le Forestier en chef recommande également que le Gouvernement du Québec entreprenne une réflexion approfondie sur l’aménagement forestier.

« L’envergure exceptionnelle des feux de forêt de 2023 m’amène à me questionner sur les pratiques forestières actuelles dans les forêts du domaine de l’État. Afin de diminuer les risques et les effets associés aux changements climatiques, il faut entreprendre cette réflexion profonde sur nos pratiques d’aménagement et les ajuster, le cas échéant, afin d’assurer l’avenir des forêts du domaine de l’État. La forêt de demain ne sera pas celle d’aujourd’hui et elle sera encore plus différente de la forêt du passé. Je crois donc que notre aménagement forestier, tel que réalisé depuis plusieurs années au Québec, doit évoluer face aux défis posés par l’adaptation de nos pratiques face à de nouvelles conditions climatiques », mentionne Louis Pelletier.

En accord

La mairesse de Chibougamau, Manon Cyr, est totalement d’accord avec les propos de M. Pelletier. « Je n’ai pas eu la chance de parcourir le document du Forestier en chef mais, avec la saison de feux de forêt que nous avons connue, je suis très préoccupée par la situation », dit-elle. Elle est inquiète de la quantité de bois qui a été affectée et par les incendies qui représentent plusieurs années de récolte régulière. Quelle sera la capacité de la forêt à fournir l’industrie dans les prochaines années? Aurons-nous encore d’autres saisons de feux de forêt aussi dévastatrices? », se demande-t-elle.

Elle poursuit : « Je comprends que le ministère est en train de faire des plans spéciaux pour l’industrie, mais c’est énorme, c’est du jamais vu. Autant de feux en même temps, c’est préoccupant. »

La mairesse de Chibougamau est inquiète et les autres élus qui siègent autour de la table de l’Administration régionale Baie-James partagent son opinion. « Que ferons-nous au niveau de l’approvisionnement de la forêt et puis il faut aller récolter rapidement le bois brûlé. Comment va se dessiner la ressource dans les prochaines années et aussi quel sera l’impact des feux de cet été sur l’avenir? », questionne-t-elle.

Revoir l’aménagement

Dans son document, M. Louis Pelletier mentionne qu’il faut revoir l’aménagement durable des forêts. « Le régime forestier a été construit en pièces détachées au fil du temps (…). Un regard complet et actuel intégrant l’ensemble des éléments devrait être réalisé. »

Il parle également d’accès au territoire. « L’accès au territoire est primordial et le deviendra encore plus, non pour l’aménagement forestier, mais aussi pour la lutte contre les feux et la récupération des bois brûlés ou affectés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette. »

Il faut également rappeler que le réseau routier en forêt profite aux multiples usagers qui la fréquentent pour pratiquer leurs activités.

Toujours selon son document, « il faudra adapter la forêt aux changements climatiques Compte tenu de l’ampleur du territoire de la forêt québécoise, annuellement les activités de récolte actuelles couvrent moins de 1 %. Cela prendra donc plusieurs années avant de voir des changements concrets en termes d’adaptation, d’où l’importance d’agir rapidement. Il nous faudra tout de même compter sur la capacité d’adaptation des essences et des provenances en place. Cependant, il y a une plus grande importance à accorder à la sylviculture intensive qui aidera à Changements climatiques : Réflexion sur notre aménagement forestier à supporter la production de bois pour répondre à la demande, et ce, dans des espaces définis par le zonage proposé. »

Finalement

Le Forestier en chef recommande d’entreprendre une réflexion globale sur l’aménagement de la forêt, en lien avec la réalité de chacune des régions, dans le but d’établir une vision commune de la forêt souhaitée; de développer et déployer un aménagement forestier adapté aux défis du futur avec les moyens financiers appropriés; d’évaluer en continu les résultats des actions posées et les ajuster si nécessaire pour rendre la forêt plus résiliente; de réviser les cadres légaux et réglementaires pour mettre en place les changements requis.

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