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Il a défiguré son cousin à coups de 2X4

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Lee Otter a été condamné à une peine de 42 mois de détention pour avoir commis deux crimes violents, ayant notamment défiguré son cousin à coups de 2X4. Détenu préventivement depuis son arrestation, il lui reste 32,5 mois à purger.

Le jeune cri de 20 ans à la stature imposante de Waswanipi a reçu sa sentence le 20 octobre au Palais de justice d’Amos. La juge Lucille Chabot, de la Cour du Québec, a entériné la suggestion commune du ministère public (Me Flore Tardif) et de la défense (Me André Levasseur).

Lee Otter faisait face à la justice dans deux dossiers, dans lesquels il a enregistré des plaidoyers de culpabilité le 17 avril. En plus de la détention dans un pénitencier fédéral, il devra soumettre au prélèvement d’un échantillon d’ADN et il ne pourra posséder d’armes à feu pour les dix prochaines années.

À coups de 2X4

Dans le premier dossier, Lee Otter a plaidé coupable à des accusations d’agression armée, de voies de fait graves et de port d’arme dans un dessein dangereux.

Les faits remontent au 11 octobre 2013. Alors qu’il consommait de l’alcool au campement familial au lac Olga dans le secteur de Matagami, une bagarre a éclaté avec son cousin. À un moment, l’accusé a saisi un 2X4 avec lequel il a frappé la victime. Celle-ci a subi des fractures au visage qui ont nécessité des plaques de métal ainsi qu’à une omoplate.

Pointer une arme

Dans l’autre dossier, Lee Otter a reconnu sa culpabilité à une accusation réduite de port d’arme dans un dessein dangereux au lieu d’avoir déchargé une arme avec une intention particulière qui lui aurait valu une peine minimale de cinq ans de détention. Il est aussi coupable d’avoir braqué une arme à feu sur son oncle, d’avoir transporté des munitions de manière négligente et de voies de fait contre un agent de la paix pour avoir craché au visage d’un policier au moment de son arrestation.

Cette série d’incidents a aussi eu lieu au campement du lac Olga, mais le 10 octobre 2014. Son oncle voulait quitter le camp, mais Lee Otter refusait de partir. Il a alors saisi une carabine de calibre 12, est sorti du camp et a tiré deux ou trois coups dans les airs. Il est rentré, puis a pointé l’arme sur son oncle en lui ordonnant de demeurer assis et de l’écouter. L’oncle a fini par partir sans problèmes.

Des accusations graves

En prononçant sa sentence, la juge Chabot a rappelé à l’accusé la gravité objective des gestes qu’il avait commis, certaines des accusations étant passibles de peines maximales de 14 et 10 ans.

«Votre cousin a été blessé très gravement. Vous êtes chanceux de ne pas être ici devant nous pour un dossier de meurtre aujourd’hui. Vous devez réaliser que vous auriez très bien pu le tuer», a-t-elle précisé.

Réhabilitation

Si elle a voulu dénoncer et dissuader, la juge Chabot a aussi voulu écarter l’accusé de la société avec sa sentence. Toutefois, son jeune âge a aussi milité pour sa possible réhabilitation. D’autant plus qu’il s’est excusé auprès de son oncle et qu’il a manifesté son désir de recevoir les traitements nécessaires pour régler ses problèmes de dépendance, retourner aux études et se trouver un emploi.

La juge Chabot a tenu compte de son héritage cri dans sa décision, à la lumière du rapport Gladue qu’elle avait fait produire. Elle a invité Lee Otter à aller chercher toute l’aide nécessaire et disponible pour régler ses problèmes de dépendance et de gestion de la colère.

 

L’arrêt Gladue

Rendu en avril 1999 par la Cour suprême du Canada, l’arrêt R. contre Gladue statue que les juges des cours inférieures doivent tenir compte des origines d’un contrevenant autochtone et déterminer la peine en conséquence. Les rapports Gladue sont des exposés d’antécédents personnels soulignant les circonstances atténuantes à prendre en compte dans la détermination de la peine à infliger aux contrevenants autochtones. Celui demandé dans le cas de Lee Otter a tracé un portrait de la communauté de Waswanipi, mais aussi de la famille, de l’enfance et du vécu de l’accusé.

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