Les coulisses de l’information durant les feux – Guy Lafrenière a vu du haut des airs son chalet complètement détruit

Le maire a accordé de nombreux points de presse parfois avec, en arrière-scène, des décors révélateurs du désastre causé par les feux de forêt.

Du haut des airs, à bord d’un hélicoptère, Guy Lafrenière a vécu un autre moment dramatique lorsqu’il a vu son chalet et ses équipements complètement détruits par les feux. À l’image de nombreux citoyens de sa municipalité, il a tout perdu ce qu’il possédait en forêt.

Il a dû constater l’évidence brutale de la force de la nature à bord d’un hélicoptère alors qu’il survolait une partie de la forêt incendiée par les feux de forêt qui ont ravagé ce secteur pendant plusieurs semaines.

« Il y a trois semaines, lorsqu’on était de retour d’un vol de reconnaissance en hélicoptère, le pilote m’a demandé si je voulais voir autre chose. Je lui ai demandé de survoler le secteur où il se trouve mon chalet. Je n’aurais dû jamais faire cela. Mon chalet, la motoneige, le côte-à-côte ont été détruits. On ne voit que la tôle sur le sol » explique avec tristesse le maire Lafrenière qui regrette avoir vu ces images qui l’ont, sur le coup, frappé de plein fouet.

« Il y a des centaines de propriétaires de chalet qui auront à constater cette dure réalité. Pour ma part, malgré ce choc, j’ai dû contrôler mes émotions. Il fallait que je me ressaisisse. »

Loin des siens

Il rappelle une autre situation dramatique lorsqu’il a pris la décision d’évacuer la ville. Ses proches ont dû faire de même. Pendant quatre semaines, il a vécu loin des siens à occuper 100 % de son temps à gérer la situation des feux de forêt. « Ma conjointe s’est retrouvée quatre semaines à l’extérieur de Lebel-sur-Quévillon. De plus, j’ai vu mes enfants et mes petits-enfants seulement deux jours durant un mois. Ce n’était pas évident, mais ça me permettait de me concentrer à plein temps sur mon rôle de maire de la municipalité », avoue Guy Lafrenière.

Le maire forcé de partir

Durant cette période, à un certain moment, sous les ordres des autorités civiles, le maire s’est retrouvé pendant quatre nuits à l’extérieur de Quévillon. Lui, les pompiers et le personnel administratif qui étaient demeurés sur place ont été évacués dans la municipalité de Senneterre. « Pendant cette période, je prenais des marches de nuit parce que je n’étais pas capable de dormir. Même si j’avais la possibilité de dormir dans un hôtel au lieu d’une classe, il m’était impossible de relaxer. Imaginez les gens qui ont dû partir et demeurer 16 jours à Senneterre et, par la suite, 9 jours à Val-d’Or… »

Le maire souligne la grande collaboration des autorités municipales des villes d’accueil. « Les gens ont été très bien accueillis. Tout était parfait. La nourriture était excellente. Par contre, les gens n’étaient pas chez eux », mentionne-t-il.

Évacués sans argent

Lorsqu’on demande au premier magistrat de Lebel-sur-Quévillon ce qu’il a trouvé le plus dur durant cette période lugubre de ce qui deviendra un fait historique de Lebel-sur-Quévillon, il répond tout de go : « C’était de voir tous ces gens loin de leur lieu de résidence, installés dans une polyvalente dont plusieurs se retrouvaient, du jour au lendemain, sans argent. »
« Lors de la première évacuation, je me suis rendu à Senneterre. Au total, ce sont 260 personnes qui ont séjourné à cet endroit. Certains résidaient dans des motels, des chalets ou chez la parenté, mais d’autres, sans argent, couchaient à la polyvalente. Au début, c’était correct. Mais d’y rester pendant 16 jours, ce fut quelque chose », raconte le maire.

Il se rappelle des moments tristes lorsqu’il a été évacué. Les gens venaient à sa rencontre. « On me demandait de les aider et de les ramener chez eux. C’était également difficile de voir les enfants. Je suis content d’y avoir été. Les gens m’en parlent encore et m’ont remercié d’être venu les voir pour discuter avec eux de vive voix. C’était difficile en « tabarouette » de les voir », conclut le maire.

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