Rechercher
Close this search box.

Forêt : un plan vert pour créer des emplois

Pour Sylvie Bérubé, le territoire de l’Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou est une richesse croissante pour la filière forestière. Cette analyse de maximisation détermine le nombre d’emplois potentiels qui pourraient être créés.

C’est à la suite de l’annonce d’Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, et de Mario Simard, porte-parole du parti en matière de ressources naturelles, qu’a été dévoilée une vaste étude cumulant une série d’analyses régionales sur la maximisation du potentiel de la forêt québécoise, que la députée d’Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, Sylvie Bérubé, et le député d’Abitibi-Témiscamingue, Sébastien Lemire, ont présenté les données régionales du potentiel forestier ainsi que des propositions riches pour la création d’emplois qui auraient un impact tant au niveau économique qu’environnemental.

Dans sa présentation, le Bloc québécois fait huit propositions afin qu’Ottawa soutienne le développement du plein potentiel économique, énergétique et écologique de notre forêt, une ressource renouvelable et porteuse d’avenir selon eux.

Le Bloc croit que le développement économique des régions et la lutte aux changements climatiques exigent que le fédéral encourage l’exploitation optimale de nos ressources propres, plutôt que l’acheminement des ressources pétrolières de l’Ouest canadien à travers notre territoire et nos cours d’eau, et ce, au détriment du climat.

« Il n’y a pas plus vert que la forêt québécoise et il n’y a pas plus fier que le Bloc québécois de la promouvoir », lance le député Sébastien Lemire.
Le parti s’appuie sur un ensemble combiné d’études révélant que l’optimisation de l’exploitation de la forêt permettrait de créer un peu plus de 16 000 emplois au Québec d’ici 2031, soit 27 % de plus qu’aujourd’hui. Ceci comblerait entre 20 et 30 % des objectifs du Québec de réduction des gaz à effet de serre, jusqu’à 7,7 millions de tonnes de moins chaque année.

Emploi

La création d’emplois directs pouvant résulter de la maximisation de la filière forestière est un point important de leur stratégie. Le Bloc québécois y voit là un excellent potentiel puisque, selon leur estimation, on pourrait créer pas moins de 16 367 emplois directs partout au Québec d’ici 2031, soit une augmentation de 27 % en dix ans. Pour l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec, les chiffres sont un peu moins spectaculaires puisque le développement forestier est déjà bien implanté. On prévoit quand même une création de 996 emplois soit une hausse de 3,7 %.

« Notre grand territoire de l’Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou est une richesse croissante pour la filière forestière. Cette analyse de maximisation détermine le nombre d’emplois potentiels qui pourraient être créés. Elle évalue le potentiel de développement des filières forestières. Les avantages sont la présence d’une grappe industrielle, d’infrastructures routières et d’un marché de remplacement du diésel. Le développement est essentiel pour notre région dynamique et créatrice d’emplois sous le maillon environnemental », nous apprend Sylvie Bérubé.

Maximisation et investissements

Les intervenants régionaux supportent la vision que la forêt n’est pas qu’un volume de bois. Ils la voient comme une ressource renouvelable importante qui devrait plutôt être perçue comme un gisement de génération de valeur économique multipossibilité, que ce soit au niveau de la valorisation de la matière ligneuse en maximisant la deuxième et troisième transformation.
Selon un rapport, au Québec, nous récoltons 6,5 millions de mètres cubes de bois sur une possibilité de 9,3 millions. Des 2,8 millions de m³ restants, il est estimé que 7,6% est économiquement récoltable, donc 550 000 m³. La récolte et la première transformation de ces volumes supplémentaires permettraient de créer des centaines d’emplois.

Dans la proposition, on demande aussi au fédéral d’augmenter son aide que le Bloc québécois juge anémique. Au Canada, le total d’aide fédérale dans le milieu forestier représente 317,4 M$ dont 238 sous forme de prêt. De cette somme, le Québec n’en touche que 71,4 soit 53,5 M$ en prêt et 17,9 M$ en subventions.
« Malheureusement, les programmes fédéraux existants ne répondent pas aux besoins de nos entreprises. Plus que jamais, le secteur de la foresterie nécessite d’y consentir les efforts, notamment au niveau de la recherche, de l’innovation et de la concertation de notre milieu qui possède déjà une expertise bien reconnue en ce sens », a mentionné Sébastien Lemire.
Leur rapport couvre aussi la contribution environnementale en diminution des GES en transport, en remplaçant le gaz et le charbon par le bois ainsi que le gaz naturel par des résidus forestiers.

Le Bloc québécois fait huit propositions au gouvernement fédéral :

1. Mettre en œuvre une politique d’approvisionnement public qui favorise l’utilisation des produits du bois, notamment en établissant l’empreinte carbone comme critère d’octroi des contrats;
2. Accroitre les budgets de recherche fondamentale et développement attribués à la filière forestière, notamment en matière de bioproduits, de construction et de pratiques forestières durables;
3. Soutenir l’émergence de nouveaux produits à forts potentiels issus de la forêt comme les bioplastiques, les produits biochimiques et les biocarburants;
4. Développer une chaine de valeur au Canada pour transformer davantage les ressources forestières en bioproduits au niveau de la seconde et troisième transformation;
5. Soutenir la diversification des marchés d’exportations de nos produits forestiers et s’assurer que les programmes d’aide profitent équitablement à toutes les provinces et au Québec;
6. Rendre plus flexibles les programmes fédéraux déjà existants, notamment pour permettre aux plus petits joueurs d’avoir accès à du financement;
7. Identifier les moyens d’accroitre la productivité de la croissance annuelle des forêts du Québec;
8. Que le gouvernement fédéral profite de l’arrivée de la nouvelle administration à la Maison-Blanche afin d’obtenir une pleine exemption de tout tarif sur les exportations de bois d’œuvre québécois à destination des États-Unis.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Imprimer

ARTICLES SUGGÉRÉS