Feux de forêt – Un sondage pour améliorer la sécurité en cas d’évacuation

Joëlle Cormier, candidate au doctorat (Ph.D.). Gestion des opérations et de la logistique. Courtoisie

La Ville de Chibougamau, en collaboration avec le HEC Montréal, a besoin de l’expertise de la population de Chibougamau pour rendre le plus fiable possible ses simulations d’évacuation de municipalités.

Joelle Cormier est candidate au doctorat (Ph. D), gestion des opérations et de la logistique à l’École des hautes études commerciales (HEC) de Montréal et elle fait partie de l’équipe des feux de forêt. Son travail étant de faire des simulations, elle reproduit sur ordinateur des processus qui sont difficilement testables dans la vraie vie, dans le cas qui nous intéresse, l’évacuation d’une ville de Chibougamau. « Nous ne pouvons pas demander à la population d’une ville de la grosseur de Chibougamau de faire une pratique d’évacuation. » Même si cela peut se faire dans certaines petites municipalités, généralement on va se tourner vers les simulations par ordinateur et c’est là qu’elle rentre en action.

Si nous remontons un peu dans le temps, l’analyse d’évacuation des villes par simulation était prévue et devrait débuter au cours de la dernière année. Mais les feux du printemps passé ont un peu précipité les choses nous a avoué Mme Cormier. « C’est qu’avec les évacuations de juin dernier, nous avons maintenant la possibilité d’aller chercher des informations nous-mêmes sur le terrain. » Pour bâtir une simulation, le nombre d’informations nécessaires est considérable. « Nous avons besoin de beaucoup de données, il faut comprendre ce qui se passe. Ce que les gens prennent comme décisions, combien de temps ça prend, etc. » Plus les chercheurs peuvent colliger de données, plus la simulation sera réaliste et précise. C’est ce qui rend l’expérience de la population de Chibougamau aussi importante et cruciale pour leur travail. Il n’y avait jamais eu d’évacuation d’une ville complète de la grosseur de Chibougamau au Québec par le passé. Les informations qui seront recueillies dans le sondage proposé à la population vont rendre la simulation encore plus réaliste et vont aussi éviter d’aller chercher des données de villes évacuées ailleurs au Canada, aux États-Unis et même en Europe.

Une expérience inestimable

L’évacuation qu’ont vécue les résidents de Chibougamau l’année dernière est une source d’informations précieuses pour le travail de Mme Cormier. « Ce qui change beaucoup, c’est que ça se passe ici et probablement différemment sur certains sujets que dans des villes étrangères. » Ce qui fait en sorte que nos particularités régionales, provinciales et canadienne pourront être prises en compte ce qui va faire en bout de ligne que les simulations seront beaucoup plus près de la réalité et que les recommandations en découlant seront également plus précises.

Mme Cormier a déjà commencé à récolter des données. Elle est venue passer quelques jours à Chibougamau l’hiver dernier pour rencontrer des gens de différents secteurs qui avaient des postes clés lors de l’évacuation. Elle voulait comprendre comment les décisions ont été prises, qu’est-ce qui était important dans leurs prises de décisions, ce qui a bien fonctionné et moins bien. « S’il y a une municipalité au Québec qui se demande ce qu’elle devrait inclure dans son plan en cas d’évacuation et ce qu’elle ne veut pas oublier. Les gens de Chibougamau ont maintenant l’expertise et peuvent partager leur expérience et dire : « Ben sur le coup on n’y avait pas pensé » mais, l’inclure, c’est une bonne chose. » Comme par exemple lors du retour de la population, des points d’eau avaient été prévus, des blocs sanitaires et même une dépanneuse. Elle a également rencontré des citoyens pour préparer le sondage qui est actuellement proposé à la population.

« Experts »

« Sans le savoir, du jour au lendemain, la population de Chibougamau est devenue en quelque sorte experte en évacuation, parce que vous êtes les seuls à avoir vécu l’expérience. » Cette expérience s’applique autant pour les décideurs que pour la population en général. Personne ne peut s’imaginer comment se déroule une évacuation tant qu’elle ne l’a pas vécue. La chercheuse demande donc à la population de partager cette expérience précieuse ce qui va permettre de comprendre comment le tout s’est déroulé, ce qui a bien fonctionné pour eux, ce qui a un peu moins marché. « Il y a des choses à améliorer, mais il y a plein de choses qui ont bien fonctionné. N’oublions pas que personne n’était prêt à une telle éventualité. Ça ne s’était jamais vu au Québec. » Comment les gens ont reçu l’information, quel est le délai avant qu’ils quittent leur foyer, etc.

On demande à la population de remplir le sondage, (un sondage par ménage) qui est disponible sur le site de la Ville de Chibougamau et sur la page Facebook.

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