Faire tomber les clichés et bâtir des ponts

Les questions et commentaires des alloctones sur les réalités autochtones laissent transparaitre leur curiosité, mais surtout leur méconnaissance du sujet. Comment arriver à combler le fossé? Métro est allé à la rencontre de personnes qui travaillent à bâtir des ponts entre Québécois et Autochtones.

« Paies-tu tes taxes? », « Paies-tu l’Hydro? », « Si tu ne portes pas de fourrure, t’es pas une vraie Autochtone ». Des phrases comme celles-là, Bérénice Mollen Dupuis, qui est chargée de projets en éducation au centre Montréal Autochtone, en a entendues souvent. Et elle n’est pas la seule.

Un théâtre qui rapproche

Pour les comédiens Charles Bender, Huron-Wendat, et Marco Collin, Innu de Mashteuiatsh, et le metteur en scène Xavier Huard, le rapprochement entre les cultures se fait à travers le théâtre. Leur compagnie, les Productions Menuentakuan, a présenté en février dernier Muliats, au Théâtre Denise-Pelletier. Ils planchent maintenant sur un projet de tournée dans les communautés autochtones et dans des villes de région afin de présenter la pièce, dont la prémisse est la rencontre entre Shaniss, Innu de Mashteuiatsh, et de Christophe, son colocataire alloctone montréalais. Une rencontre qui ne se fait pas sans malaise – parce que l’un commet certains faux pas selon l’autre – mais où il n’y a ni bon ni méchant.

« Dans Muliats, on rit un peu de cette ignorance. On montre son côté absurde et rigolo, mais c’est quand même quelque chose qui est grave », précise Xavier Huard. Après chaque représentation, le public était invité à discuter – sur les réalités exposées, non sur l’art théâtral – avec la troupe autour d’un thé du labrador. « La rectitude politique a vraiment beaucoup d’avantages, mais elle peut être mal utilisée, ou devenir un frein. Une fois qu’on brise ça [en abordant de front le malaise entre Shaniss et Christophe], on peut enfin se dire les vraies affaires sans avoir peur de s’enfarger dans les mots», croit Charles Bender. 

Muliats a reçu un très bel accueil à Montréal, jouant plusieurs soir à guichets fermés à la salle Fred-Barry. Mais, en général, « dans [les milieux urbains], il y a très peu d’occasions pour les Québécois d’entrer en contact avec les Premières nations », constate de son côté Alexandre Bacon, aussi Innu de Mashteuiatsh. M. Bacon est derrière le Cercle Kisis, une organisation implantée à Québec et à Gatineau qui vise le rapprochement entre les peuples et rayonnement des cultures autochtones. Le Cercle Kisis mise sur la création de lieux d’échange et d’assemblées citoyennes et le soutien d’événements spéciaux qui permettent le rayonnement des cultures autochtones.

 

Des groupes qui oeuvrent à combattre les préjugés et à favoriser le dialogue. Des projets culturels et éducatifs stimulants. Des jeunes qui travaillent pour leur nation. Parce que tout n’est pas noir dans les communautés autochtones, TC Média présente l’autre côté de la médaille, à Montréal et en région. Consultez notre dossier complet:

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