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Des fraises chapaisiennes

Selon madame Lavoie, Chapais est l'endroit idéal pour cultiver les fraises. Photo : Courtoisie

Depuis quelque temps déjà, les employés des Serres bleues de Chapais s’affairent à préparer et à planter cette nouvelle culture qui va donner un second souffle aux installations qui, initialement, devaient produire des tomates.

C’est un changement important qui est en train de s’effectuer à l’intérieur des Serres bleues de Chapais. On se souviendra qu’au moment de leur construction en 2020, ce sont les tomates qui avaient été privilégiées comme culture de départ. Mais, après les premiers essais qui semblaient pourtant concluants, la culture à grande échelle de celles-ci a semblé plus difficile et plus complexe que prévu, affectant grandement la rentabilité de l’exercice.

Par la suite, le grand défi pour l’organisation était de rentabiliser les installations le plus rapidement possible. C’est à ce moment que débutent plusieurs négociations avec différentes organisations. « Les serres ont été un certain temps inoccupées parce que nous avions connu des délais de négociation avec des locataires potentiels très sérieux », nous a mentionné Mme Vicky Lavoie de Nexolia. Malheureusement, les deux parties n’ont pas trouvé de terrain d’entente. Sans locataire potentiel, c’est à cet instant que Mme Lavoie a décidé de repartir un projet de culture dans ses installations. « C’est un actif important pour la région, il fallait absolument redémarrer les opérations. »

Fraises

Pour redémarrer, cette culture privilégiée permet des opérations qui demanderont un minimum de personnel tout en utilisant le maximum d’espace. Lors du démarrage en 2020, l’enjeu de la main-d’œuvre avait été un des facteurs qui avaient compliqué les choses. La culture des fraises demande un peu moins de personnel ce qui est un avantage puisque la situation de l’emploi ne s’est pas elle-même améliorée ces derniers mois. « Nous croyons également que la culture des fraises est viable à long terme. Un des avantages que nous avons, comparativement aux autres producteurs du sud, c’est que nous pourrons cultiver en serre même en été, ce qui n’est pas possible ou très difficile au sud à cause de la chaleur. Chapais, c’est l’endroit idéal pour les fraises. »

Mme Lavoie est convaincue que la culture des fraises est une opération d’avenir, en plus d’être les seules serres de fraises dans le Nord-du-Québec. Elle vise le marché local et celui de l’Abitibi. Présentement des plantations se font chaque semaine pour être en complète opération avant les fêtes. C’est aussi le cas du côté de son personnel. « Nous sommes à compléter notre équipe. Les gens qui sont intéressés sont les bienvenus. » Les premiers plants produiront d’ailleurs déjà des fraises prêtes à être commercialisées d’ici 4 à 5 semaines.

Chapais Énergie

L’usine de cogénération de Chapais Énergie, qui fournira le chauffage aux serres de fraises grâce à sa vapeur, a connu un été difficile au niveau de l’approvisionnement en bois. Comme toute l’industrie, les feux de forêt ont donné des maux de tête à ses dirigeants. « Nous avons manqué de bois comme beaucoup de monde au cœur de l’été. Nous avons même dû ralentir la production puisque nos fournisseurs de matières premières n’avaient plus accès à la forêt. »

Pendant les épisodes de feux de juillet, certaines des entreprises qui ont des contrats avec Chapais Énergie ne pouvaient pas aller en forêt. « Il y a le bois brulé, mais celui-ci contient 30 % moins d’écorce puisqu’elle a été brulée. Donc nos fournisseurs en ont moins pour nous. « Malgré cela, grâce à la biomasse forestière et les écorces de Chantiers Chibougamau, nous sommes capables de produire. » Une bonne nouvelle va faciliter les opérations pour les mois à venir. Chapais Énergie a obtenu un permis pour récolter du bois brulé. « Nous sommes à finaliser les derniers détails concernant tous les permis et aussi à négocier avec des compagnies d’opérations forestières pour le récolter. Avec nos permis de biomasse et de récolte de bois, nous allons regarnir la cour pour alimenter l’usine. »

Pour ce qui est du tas de cendres, Chapais Énergie a plusieurs projets pour en disposer dont un qui est en discussion et en collaboration avec les autorités locales pour utiliser de la cendre dans les murs coupe-feux du secteur. La même recette que celle utilisée au parc Opémiska sera privilégiée et permettra de revégétaliser des feuillus dans le secteur pour ralentir des feux. Un mandat a aussi été donné au Centre de recherche industrielle pour faire de la revalorisation des futures cendres. En parallèle, des discussions avec la Ville sont en cours depuis un an pour l’acquisition d’un terrain à proximité de l’usine afin d’établir un site d’enfouissement qui sera utilisé en dernier recours pour des cendres qui ne trouveront pas d’autres vocations. Le projet de site est bien entendu assujetti à l’obtention des permis gouvernementaux nécessaires ce qui complètera cette approche en trois volets pour permettre de ne plus avoir d’accumulation sur les terrains à proximité de l’usine.

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