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Des conférenciers font le point sur les enjeux

Sébastien Girard Lindsay a organisé ces conférences dans le cadre de son doctorat.

Ce ne sont pas moins de 13 conférenciers et conférencières qui ont pris la parole au Centre d’études collégiales à Chibougamau (CECC) dans le cadre de cette conférence qui avait pour thème « 25 ans de restauration minière au Québec – Quel bilan et quel avenir? ». Sébastien Girard Lindsay, candidat au doctorat à l’université d’Ottawa et ancien étudiant du CECC, était derrière cette présentation.

C’est effectivement dans le cadre de son doctorat que M. Girard Lindsay a préparé ce forum. Le piste de réflexion qu’il a voulu explorer, c’est de penser la mine pour le 21e siècle. « Le monde minier du 20e siècle n’était pas pensé en fonction de restaurer les sites exploités », dit-il. Cette nouvelle notion de restauration, de conscience environnementale, elle s’est tout nouvellement incluse dans la loi. « Il faut être conscients que le passif environnemental de la province est assez élevé. Il est de 1,05 milliard de dollars, ce qui inclut la décontamination. Une évaluation considérée comme conservatrice. »

Les sites abandonnés à la charge de l’État nous coutent collectivement environ 761,3 M$. « Ça représente le tiers du passif environnemental de toute la province », précise le doctorant. Selon lui, il faut ramener les discussions là où sont les sites miniers, là où l’on vit des mines et non pas dans les grands centres.

Le choix des panélistes s’est fait à travers ses recherches de doctorat alors qu’il a eu à interviewer plusieurs d’entre eux qui sont des sommités dans leur domaine. Plusieurs sujets ont été abordés durant ces conférences, que ce soit au niveau de l’éthique, du camp minier de Chibougamau, de l’acceptabilité sociale et des perspectives de développement. Les enjeux de société et l’approche de restauration des sites miniers à venir ont également fait partie des thèmes.

Acceptabilité sociale

Une des conférences portait sur le concept de l’acceptabilité sociale, un sujet qui touche par définition tout le monde. Lors de la présentation, Louis Simard, professeur à l’université d’Ottawa, a exposé l’importance de cette notion qui a droit de vie ou de mort sur un projet minier. Il nous apprend que cette fameuse acceptabilité sociale a fait son apparition dans le début des années 1980, pour monter en force avec le temps, au point de devenir un chapitre complet dans les rapports du BAPE (Bureau d’audience publique sur l’environnement), et même, le chapitre final. « Aujourd’hui, c’est une synthèse du projet qui va déterminer si oui ou non on doit aller de l’avant avec un projet ou pas. Ça devient comme LA condition pour avoir une recommandation favorable du BAPE », partage le professeur lors de sa conférence.

M. Simard fait remarquer que l’acceptabilité sociale a débordé avec le temps du monde minier pour se jumeler aux grands projets qui sont menés au Québec. Les projets gouvernementaux d’envergure aussi avec le temps auront besoin de l’acceptabilité sociale et même à la Caisse de dépôt, au moment d’appuyer certains projets, ils vont compter sur cet appui de la population à un projet donné.

Un des cas que nous a exposé le professeur Simard et qui est un exemple marquant de cette notion de l’acceptation du public : le projet Matoush de Strateco. Le projet, que la population de la région a bien connu, a dû être abandonné parce qu’il n’avait pas l’aval de la communauté crie et qu’il n’avait pas passer le test de l’acceptabilité sociale. Les autorisations et les permis pour aller de l’avant avec le projet ont été refusés par le gouvernement suite aux pressions des communautés cries sur le territoire qui, elles, avaient décrété un moratoire contre l’uranium et ne voulaient pas du projet. Le minière Strateco, on s’en souviendra, a intenté un procès au gouvernement de plusieurs millions de dollars. Le professeur Simard a d’ailleurs témoigné comme expert dans cette cause. La décision rendue par la Cour supérieure est d’ailleurs qualifiée d’historique. Les autorités, selon le jugement, ont le devoir de refuser un projet si celui-ci n’a clairement pas l’aval de la population concernée.

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