Plusieurs citoyens résidant dans les secteurs de villégiature du lac Caché et du Domaine rustique se sont présentés à la dernière séance du conseil de ville de Chibougamau pour déposer deux pétitions qui dénoncent la hausse de leurs taxes municipales qu’ils jugent démesurée par rapport aux propriétaires qui sont en ville. Certains d’entre eux s’expliquent mal cette hausse de taxes au-delà des 10 % quand la moyenne est de 4 %, tout en ayant moins de services municipaux.
Lac Caché
La première pétition a été déposée par Germain Bilodeau qui est résident du lac Caché. La lettre qui contient 38 signatures demande une révision de leur compte de taxes municipales. Toujours selon la pétition, comme ce secteur reçoit moins de services de la part de la Ville, ils disent ne pas comprendre que leur compte de taxes soit augmenté de près de 11 % quand la plupart des propriétaires en ville ont reçu une augmentation moyenne de 4 %. « Tous les propriétaires du secteur du lac Caché ont signé. Ils trouvent tous que la hausse est forte en maudit », lance M. Bilodeau au conseil.
Domaine rustique
Une autre pétition a été déposée lors de cette même séance, cette fois-ci par Jean-Sébastien Roy qui représentait 19 propriétaires fonciers du secteur du Domaine rustique. Dans la lettre qui accompagne la pétition, les résidents de ce développement disent ne pas comprendre eux non plus cette augmentation de plus de 11 % alors que leur panier de services est moins garni que les propriétaires urbains. « Nous comprenons qu’un apport supplémentaire de services pourrait expliquer cette différence importante entre la zone urbaine et celle en villégiature selon la lettre qui a été remise en même temps que la pétition. Par exemple, l’entretien du chemin, un apport en eau potable ou un accès au service d’égout pourraient justifier une telle augmentation de notre valeur foncière. Cependant, ce n’est pas le cas. »
M. Roy a aussi mentionné s’inquiéter du fait que la dernière évaluation foncière a été faite en pleine crise de la COVID alors que les marchés immobiliers étaient à la hausse. « Vous avez fait l’évaluation dans le pire temps, à un moment où les maisons se sont vendues le plus cher. Dans deux ans, le marché risque de planter. Est-ce que, à ce moment-là, vous allez réévaluer à la baisse? »
Nouveau rôle d’évaluation
L’ensemble des citoyens de Chibougamau ont remarqué des changements au niveau de leur compte de taxes municipales. C’est que la ville vient tout juste d’appliquer son nouveau rôle d’évaluation foncière qui est revu à chaque trois ans. La mairesse, Manon Cyr, a voulu rappeler aux propriétaires que la Ville n’a pas augmenté les taxes foncières, mais que le nouveau rôle a, lui, changé ce qui fait varier en plus ou en moins le compte de taxes des contribuables.
Ce rôle est fait par une firme indépendante d’évaluateurs spécialisés. Pour Chibougamau, c’est la firme Cevimec-BTF qui a été retenue par la Ville. Pour faire son évaluation, les spécialistes se penchent en particulier sur le dynamisme du marché de la vente immobilière. « L’évaluation dépend du dynamisme du marché, répond Mme Cyr. C’est basé sur la vente et l’achat des terrains et des maisons. Il y a des secteurs où il n’y a presque pas d’augmentation parce que les maisons se vendent moins ou au prix de l’évaluation municipale. Mais à partir du moment où les ventes sont plus hautes, la firme enlève les extrêmes et fait une moyenne. »
La mairesse a voulu rassurer les propriétaires qui croient que leurs maisons ont été surévaluées suite à la hausse vertigineuse du marché immobilier due à la pandémie. L’évaluation en vigueur a été faite au cours de l’année 2020 pour être déposée l’an dernier et appliquée en 2022. S’il y a une chute du marché de l’immobilier, rapidement elle sera prise en compte par la firme d’évaluation et appliquée au prochain rôle d’évaluation.
Pour les gens qui ne sont pas d’accord avec l’évaluation de leur maison, il est possible de rencontrer les responsables. Il suffit de communiquer avec la Ville pour prendre rendez-vous avec les gens de la firme d’évaluation. Si, après cette rencontre, vous n’êtes toujours pas d’accord avec le prix de l’évaluation, il est possible de la contester, mais des frais sont applicables.