Détails sur l’accident de travail mortel survenu en septembre à Chibougamau.
Les résultats de l’enquête sur l’accident de travail mortel du Chibougamois survenu le 1 septembre 2015 ont été dévoilés. Les inspecteurs de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) estiment que la méthode de travail avec la découpeuse à disque était dangereuse.
Mario Petit devait découper un tuyau avec une découpeuse à disque, aussi appelée scie à béton. Le jour de l’accident, dans une excavation, il coupe une première partie du tuyau, tout va bien. Lorsqu’il termine la coupe de la deuxième section du tuyau, celle-ci se décroche et coince le disque de la scie une fraction de seconde. On assiste alors à un phénomène de rebond. La scie se cabre et est brusquement projetée en l’air, puis retombe sur le travailleur encore penché vers l’avant. Elle lui lacère le cou et M. Petit meurt de sa blessure deux jours plus tard.
Selon la CNESST, si la section du tuyau à couper avait été soutenue, elle n’aurait pas coincée la scie. Les enquêteurs indiquent donc à tous les travailleurs utilisant une découpeuse à disque que fixer solidement les parties à couper peut prévenir ce genre d’accident.
«L’enquête nous montre que la découpeuse est un outil encore plus dangereux qu’on pensait. L’élément de prévention le plus important c’est vraiment de soutenir la partie qu’on découpe», explique l’inspecteur Rémi Gilbert.
C’est le quatrième accident mortel à survenir avec cet outil au Québec depuis 2006. Sans compter toutes les blessures qui ont causé des amputations, etc.
Ce type de scie ne possède d’ailleurs pas de système de freinage automatique. Les fabricants de l’outil ont indiqué à la CENSST qu’à cause de sa puissance particulière, il était impossible d’en installer sur la découpeuse. D’où l’importance de bien former les travailleurs qui l’utilisent.
La Ville écorchée par le rapport
La CNESST a délivré à l’ex-employeur de M. Petit, la Ville de Chibougamau, un constat d’infraction dont l’amende s’élèvera entre 16 124 $ et 64 495 $. On ne connait pas encore le montant final puisque la Ville pourrait aller en appel de cette décision.
«L’employeur n’a défini aucune méthode de travail pour le coupage avec une découpeuse à disque. […] Les travailleurs n’ont aucune formation sur l’utilisation sécuritaire de la découpeuse. Ils n’ont pas pris connaissance de la notice d’utilisation du fabricant», peut-on lire dans le rapport d’enquête de la CNESST.
La Ville a depuis instauré une méthode de travail sécuritaire. Les employés concernés recevront une formation au printemps.
«Le rapport nous a permis de mieux comprendre l’accident. On va tout faire pour que des évènements de la sorte n’arrivent plus. C’était et ça reste une de nos priorités à la Ville», indique la mairesse de Chibougamau, Manon Cyr.
Rappelons qu’en décembre, la Ville de Chibougamau a décidé de nommer le centre d’entrainement des pompiers à la mémoire de Mario Petit.
http://www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed004083.pdf
Pour consulter l’avis de danger à propos de la découpeuse à disque :
http://cnesst.gouv.qc.ca/salle-de-presse/communiques/Documents/avis.pdf